MARION DE LORME

Hugo · Vigner
Saison: 
1998 · 1999
Conception affiche: 
M/M (Paris)
Création

"Il y a des esprits, et dans le nombre de fort élevés, qui disent que la poésie est morte, que l'art est impossible. Pourquoi ? Tout est toujours possible à tous les moments donnés et jamais plus de choses ne furent possibles qu'au temps où nous vivons."
VICTOR HUGO, préface à l'édition de MARION DE LORME, août 1831

MARION DE LORME a été écrite en 1829 par VICTOR HUGO, c'est-à-dire à peine trois mois avant HERNANI. Le titre de cette grande œuvre romantique était alors UN DUEL SOUS RICHELIEU. Si elle est peu connue du grand public, c'est qu'elle n'a été créée qu'en 1831, soit deux ans après le scandale provoqué par la création d'HERNANI. Pourtant, dès la première lecture qui est faire de ce texte en 1829 devant un public restreint, le succès est éclatant. Plusieurs théâtres réclament aussitôt le drame pour le jouer. Mais le quatrième acte déplait à CHARLES X. Dans la critique qui est faite de l'époque de LOUIS XIII, il voit une attaque contre sa majesté, contre l'ordre social et politique. La censure tombe, la pièce est interdite. Ce n'est qu'après la révolution libérale de 1830 que MARION DE LORME pourra être enfin créée.

Comme les autres drames de VICTOR HUGO, cette pièce montre le conflit entre l'individu et la société, c'est-à-dire la destruction ou la corruption par l'ordre politique des forces naturelles du cœur, du corps et de l'esprit. C'est une pièce sur l'amour, un amour idéal, absolu et impossible. C'est une pièce sur la fuite en avant de personnages qui veulent vivre intensément car ils savent qu'ils n'ont aucune issue, à part peut être la mort. La critique du pouvoir (celui de LOUIS XIII comme celui de RICHELIEU) y est radicale et douloureuse. Marion, la courtisane entourée d'amants, n'aime pourtant qu'un seul homme et lui Didier, se bat pour elle. Didier doit mourir et Marion redevenir pour le sauver, la chose sans pudeur d'hommes sans honneur.
Synopsis (La Tribune V.D.)

"HUGO écrit MARION DE LORME en trois semaines, avec tout l'appétit de la jeunesse, avec une liberté incroyable. Il y a dans cette pièce toute la folie du langage, le foisonnement de la parole. Pourtant MARION DE LORME n'en est pas moins extrêmement bien construite dramaturgiquement parce que la question des romantiques était de savoir comment être libre dans des formes. HUGO maîtrise parfaitement la dramaturgie classique. L'acte I contient tous les principes qui ont inspiré l'écriture de MARION DE LORME qu'HUGO a en partie puisés dans le septième chapitre du Cinq Mars d'ALFRED DE VIGNY intitulé LA LECTURE. Dans ce chapitre, VIGNY raconte une soirée chez Marion de Lorme, courtisane du XVllème, à l'occasion de laquelle, la question littéraire et esthétique, mais aussi celle de la fête avec le bal et celle du politique avec l'annonce du complot contre RICHELIEU sont posées. Le charnel, l'esthétique, le spirituel, le politique sont donc mêlés. Encore une fois, les romantiques veulent tout : le plaisir et le spirituel. À partir de l'acte I où tous les thèmes, les enjeux sont déjà donnés, la pièce va essayer d'avancer un peu plus d'acte en acte. Mais la singularité de la dramaturgie de MARION DE LORME tient surtout au fait que dans l'avancée de la pièce chaque acte est parfaitement autonome, constitue une histoire à part entière et porte ses propres résolutions. D'ailleurs, les cinq actes portent des titres : Le Rendez-vous, La Rencontre, La Comédie, Le Roi, Le Cardinal."
ÉRIC VIGNER

 

 

Œuvre originale
Titre de l'œuvre originale: 
Marion de Lorme
Auteur de l'œuvre originale: 
Langue de l'œuvre originale : 
Français
Genre de l'œuvre originale: 
Année de dépôt légal ou de création originale: 
1831
Adaptation: 

Générique

Langue du spectacle: 
Français
Nombre d'interprètes: 
15
Direction musicale: 
Mise en scène: 
Décor: 
Lumière: 
Chorégraphie: 
,
Assistant(e) à la mise en scène: 
Reportage photographique: 
Dramaturgie: 
Année de création: 
1998
Lieu d'avant-premiere: 
Date de création: 
29 Sep 1998
Lieu(x) de création: 
Salle(s): 
CDDB
Presse
"Pas de combat de capes et d'épées mais des mots, toujours, qui touchent et qui tuent aussi sûrement qu'une lame, de la façon la plus éclatante qui soit."
La Tribune
"Chaque phrase pourrait être un solo. Les comédiens s'attachent à rendre chaque mot visible."
Le Monde
"Une vigueur redoutable."
Les Inrockuptibles
"La beauté des vers de Hugo, autant que la modernité de son théâtre n'ont jamais paru aussi évidentes."
Libération
"Un théâtre aéré et aérien, joyeux, à l'esprit légèrement hip-hop, dub, mais grave comme un geste de fondation. Du grand art."
Rousce
"Éric Vigner représente la nouvelle vague du théâtre français."
Le Renouveau
"Les alexandrins comme les échos décalés d'un autre monde. Une puissance d'évocation insoupçonnée."
Libération