Vaucluse Matin
17 décembre 1998 à Cavaillon
Un drame politico-sentimental
L'histoire de cette pièce de VICTOR HUGO et celle d'une courtisane célèbre qui sévit à la cour du roi Louis XIII. Sous le pseudonyme de Marie, elle tombe amoureuse d'un jeune gentilhomme, modeste et de naissance inconnue, Didier. Celui-ci se bat en duel avec le Marquis de Saverny, ancien amant de Marion. Or, le Cardinal Richelieu interdit tout duel sous peine de mort. Marion intervient pour obtenir la clémence du roi mais Richelieu veille. Didier s'apprète alors à mourir et refuse de lui pardonner son état de courtisane
L'avenir du théâtre
HUGO écrit MARION DE LORME en 1829, qui sera censurée pour raison politique. La, pièce ne sera jouée qu'après 1831. Dans cette pièce, on trouve, toute la folie du langage, le foisonnement de la parole. Mais surtout, chaque acte est parfaitement autonome et pourrait être une histoire à part entière: " La mise en abyme est' vertigineuse, chaque acte, chaque scène et presque chaque vers fonctionne en boucle... ". Le théâtre de HUGO se présente comme un théâtre dans lequel le spectateur n'est pas passif, il travaille, c'est à dire que des questions sont posées et c'est à lui de les résoudre, de trouver des reponses.
HUGO montre une vision du monde ancien et de ce que pourrait 'être le monde nouveau. Les spectateurs doivent se positionner en fonction de ces postulats. Il pose une question essentielle : celle de l'avenir du théâtre en tant qu'art. " Peut-on proposer une nouvelle forme de théâtre, un autre rapport au monde à travers un nouveau type de relation avec le public ? "
ÉRIC VIGNER est un des metteurs en scène les plus novateurs de sa génération. Après des études théâtrales au Conservatoire de Rennes, il réalise sa première mise en scène professionnelle en 1988, La place royale de Corneille. Lauréat de la Villa Médicis Hors les murs en 1994, il est nommé directeur du Centre Dramatique de Bretagne à Lorient.
Pour MARION DE LORME, il a choisi des acteurs d'horizons très différents mais qui partageaient cette même question de l'avenir du théâtre. Ils ont effectué un travail très pointu et précis sur la langue hugolienne, l'invention et la structure du poème dramatique. Parallèlement, ils ont mené un entrainement corporel intense avec deux chorégraphes. En effet, l'écriture de VICTOR HUGO s'articule autour d'un souffle, " une force brute qui est celle de la vie avec une intensité démente ".