Actualité de la scénographie · Février 1999 · MARION DE LORME
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Actualité de la scénographie
Février 1999 · JEAN CHOLLET
Ecrite en 1829, cette pièce de Victor Hugo restera deux ans sous le boisseau d'une censure instaurée par la Restauration (1814-1830), qui voit, dans ce drame romantique mêlant le destin d'une courtisane célèbre et de deux de ses amants aux prises avec le despotisme de Louis XIII et Richelieu, des allusions à Charles X et à son aréopage ministériel.
Le souffle libertaire de la révolution de 1830 lève cet interdit. mais Hugo attendra un an pour faire représenter son oeuvre remaniée, avec une préface en forme de manifeste d'une liberté artistique et théâtrale fondatrice. C'est dans le prolongement de ces propos révélateurs qui introduisent le spectacle qu'Éric Vigner place son adaptation et sa mise en scène, marquant une étape importante dans son questionnement du théâtre amorcé depuis La Maison d'os.
En évacuant dans une scénographie aérée et symbolique (Claude Chestier) les artifices d'un romantisme plaqué et illustratif, la mise en scène épurée s'attache à une exploration de la densité souterraine, à la fois poétique et politique, d'une œuvre dépouillée de tout pathos. Porté par l'unité d'interprétation des jeunes comédiens, un spectacle en tension qui sollicite avec intelligence et acuité des interrogations parfois déstabilisatices pour le public. Amateurs d'un théâtre de "prêt à penser" s'abstenir.
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