Le Télégramme
17 novembre 1997 · Éliane Faucon-Dumont
E. Vigner : création en 98 au nouveau théâtre
"Mon père était garagiste, ma mère d'une famille d'agriculteur, je ne sais pas d'où me vient cette vocation théâtrale." Né à Janzé, près de Rennes, Éric Vigner fera ses premières armes au sein d'une troupe locale. À Rennes, il suivra des études d'arts plastiques et en parallèle le Conservatoire d'art dramatique. À Paris, il poursuivra son cursus, au Conservatoire (les cours de Michel Bouquet) et dans un même temps à la fameuse école de la rué Blanche. "C'est l'époque où j'ai rencontré Maria De Meideros. Elle venait du Portugal, nous étions réellement deux émigrés".
Sa carrière de professeur d'arts plastiques sera brève "à peine un an" (il vient de démissionner de ce poste, sa disponibilité arrivait à son terme). Il est tout d'abord acteur : "Je ne vois pas comment on peut devenir metteur en scène sans avoir fait cette expérience". Il fonde la Compagnie Suzanne M., tourne pendant trois ans dans de multiples pays avec Elvire 40. Une pièce où il est acteur et assistant metteur en scène, qui lui permet de rencontres des gens "importants" : Brigitte Jaques, Philippe Clevenot, "un immense acteur", tous deux m'ont donné de magistrales leçons de théâtre. En 1995, Éric Vigner est nommé à Lorient, où il succède à Jean Le Scouarnec. Le CDDB devient dès lors un, centre de création. Les jeunes acteurs, les acteurs s'y retrouvent...
L'artiste ne cache pas son bonheur de travailler à la pointe de la Bretagne et n'omet pas de souligner ses attachements quimpérois et brestois. "Jacques Blanc m'a fait confiance. Ici, j'ai vite été l'ami de Jean-Yves Crochemore. Tous deux m'ont fait confiance en programmant mes pièces avant mon installation lorientaise".
Marion De Lorme
"À Quimper, j'aime le théâtre à l'italienne. Il a accueilli plusieurs de mes pièces : Pluie d'été de Duras, Reviens à toi de Motton. J'aime aussi le Pavillon où s'est joué la saison passée Brancusi contre Etats-Unis. Le nouveau théâtre présentera la saison prochaine ma nouvelle création, Marion Delorme, de Victor Hugo."
Cet amoureux du XVII' siècle, "Descartes me fascine", lequel a tout inventé d'une société aujourd'hui certes à son déclin. Nous allons à notre tour devoir créer autre chose." Éric Vigner confie volontiers qu'il n'y a pas de "rêve inaccessible" : "Je passe devant l'Odéon en me disant il faudra que j'y travaille sur quelques mises en scène ou encore devant la Comédie-Française en me faisant la même réflexion. J'y parviens toujours". Mais Éric Vigner n'en conserve pas moins son sourire radieux et sa grande simplicité.