LA PLACE ROYALE

Corneille · Vigner
Conception affiche: 
M/M (Paris)
Création

La Place royale conte les atermoiements d’Alidor, qui aime Angélique, sans toutefois pouvoir se résoudre à l’idée d’un mariage qui signifierait la perte de sa liberté. Lassée des subterfuges de son amant pour la faire se détourner de lui, puis lui revenir, l’amoureuse déroutée finira par entrer au couvent...

"La pièce commence par une discussion entre deux femmes qui défendent chacune leur Art d'Aimer. Angélique érige l'amour en absolu, elle entend la passion comme valeur suprême, tandis que Phylis son amie, voit dans la passion l'aliénation de sa propre liberté et préconise l'indifférence, aimer tout le monde afin de n'être attaché à personne. L'arrivée sur la place de Cléandre et de Doraste vient illustrer la thèse de Phylis, les deux hommes se plaignant de l'empire de la passion amoureuse sur eux. Quand intervient Alidor, ami de Cléandre, une passion partagée l'attache à Angélique: "j'idolâtre Angélique.", mais il voit dans l'amour l'aliénation de sa liberté, ayant une conscience aigüe de l'asservissement passionnel et un sentiment tragique du temps: "je veux la liberté dans le milieu des fers." Utopie dont parle OCTAVE NADAL: "Alidor est le moment anarchique pur de la liberté, moment de jeunesse superbe certes mais utopique et sans vertu, double face sublime et dérisoire." Il projette de donner Angélique à son meilleur ami Cléandre, incapable de la quitter, il va s'arranger pour que ce soit elle qui renonce à lui, sa solution n'est pas de neutraliser l'autre par l'indifférence à la façon de Phylis mais d'affirmer la présence de l'autre par l'entremise d'un jeu pervers, pour ensuite le supprimer radicalement. Le drame du renoncement devient celui de la persécution. Mais sous prétexte de se débarrasser sur l'autre d'un effort douloureux pour retrouver l'indépendance, il aboutit à cette dépendance de l'autre. Le dénouement atteste qu'il n'a pas cessé d'aimer et qu'il aime davantage: "Alidor semble ne commencer à l'aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr", dixit CORNEILLE dans L'EXAMEN. Alidor noble se pose en héros, son action est indissociable de l'orgueil aristocratique, il met à l'épreuve sa propre liberté par rapport à lui et au monde."
ÉRIC VIGNER

"Dans LA PLACE ROYALE, il n'y a en effet ni famille, ni clan, ni État. Tous les personnages y vivent non dans un tout mais enracinés dans eux-mêmes. Sans fondements raciaux, familiaux; sans lien qui les rattache solidement aux parents, nombreux, certes, dans les comédies, mais sans parenté si l'on peut dire avec leurs enfants. Ceux-ci admirablement seuls avec eux-mêmes, ne sont marqués d'aucun atavisme. De là cette précarité, cette désinvolture, cette actualité de leur caractère. Ils sont non d'un pays ou d'une époque, mais d'une place et d'un moment. Instables, capricieux, utopiques. Âge de la jeunesse échappée de la tutelle paternelle et proche du mariage. Instant abstrait, d'énergie spirituelle intense, où le jeune homme prenant conscience de sa personne, interpose entre le monde et lui des desseins et des images aussi éloignés des choses que des songes. Il croit penser et il n'a que des idées. Alidor n'échappe pas à cette condition. Il l'accuse plutôt."
OCTAVE NADAL

"Cette Académie ne pourra sans doute se définir que dans le temps et au fil des rencontres car c’est bien de cela qu’il s’agit, échanger, désirer, construire dans un temps préalablement défini et au-delà, peut-être. Le crédit de cette Académie, ce sont ses comédiens. Ce groupe devra être responsable de son ensemble car il ne s’agit pas simplement d’une mise en place d’un spectacle ni d’une production théâtrale mais de penser à ce qu’est le théâtre aujourd’hui, un théâtre du XXIe siècle et surtout à la manière dont on fait ce théâtre. Le groupe devra générer une forme de travail au-delà d’une simple direction d’acteurs. Les comédiens de l’Académie doivent être capables d’atteindre une auto-direction et une liberté personnelle à l’intérieur d’un principe de travail."
TOMMY MILLIOT, Extrait du Journal de l'Académie.

Œuvre originale
Titre de l'œuvre originale: 
La Place Royale ou l'Amoureux Extravagant
Auteur de l'œuvre originale: 
Langue de l'œuvre originale : 
Français
Genre de l'œuvre originale: 
Éditeur de l'œuvre originale: 
Année de dépôt légal ou de création originale: 
1682

Générique

Langue du spectacle: 
Français
Nombre d'interprètes: 
7
Mise en scène, décor & costumes: 
Lumière: 
Chorégraphie: 
Maquillage & coiffure: 
Collaboration artistique: 
Assistant(e) à la mise en scène: 
Assistant(e) au décor: 
Reportage photographique: 
Dramaturgie: 
Année de création: 
2011
Date de création: 
03 Okt 2011
Lieu(x) de création: 
Lieu de répétition: 
Presse
"Plus que l'idée de la modernité, c'est celle de l'universalité, que nous retiendrons."
Ouest France
"Étonnant diptyque entre Frank Smith, "poetic war reporter" et Corneille, dramaturge classique."
Le Télégramme
"De Guantanamo à Corneille, le théâtre d'Éric Vigner est merveilleux."
L'Express