Var matin
12 décembre 2011 · B. D.
Corneille ne leur est plus étranger
Le théâtre proposait jeudi soir La Place Royale de Corneille. Un classique du genre racontant les tribulations amoureuses d'Alidor et Angélique. L'histoire de la création de cette pièce par Éric Vigner l'est nettement moins. Elle fait partie d'une des trois pièces que le directeur du Centre dramatique national de Lorient a voulu monter avec une troupe de jeunes acteurs uniquement d'origine étrangère, estimant que "la scène théâtrale française n'est pas représentative de la population dans sa diversité".
Nous les avons rencontrés juste avant qu'ils ne rentrent en scène, pour savoir si les alexandrins de Corneille n'avaient été au départ pour eux, de l'hébreu. "C'est comme si j'avais appris une nouvelle langue", confiait dans un français aussi parfait que ses autres camarades, Hyunjoo la Coréenne. "Et puis c'est tellement jouissif de dire des alexandrins", rajoutait Tommy le belge tandis que Vlad le Roumain expliquait toute la difficulté de la tâche, "nous devions nous approprier celte langue sans la surjouer, et en gardant son côté classique". D'origine marocaine, Lahcen voyait dans cette expérience étonnante, un intérêt supplémentaire "grâce à nous, le public de Corneille s'est considérablement rajeuni !".