Le Télégramme
23 janvier 2012
Le Quartz. Éric Vigner dans un kaléidoscope de talents
Étonnant diptyque au Quartz, avec Guantanamo, pièce contemporaine de Frank Smith et La place royale, comédie classique de Corneille. Étonnant mais réussi.
L'alchimie entre Frank Smith, "poetic war reporter" et Corneille, dramaturge classique, est mise en scène par le magicien, Eric Vigner, et magnifiquement transposée sur scène par son Académie, formée de sept jeunes acteurs. Dans Corneille, tout commence par des pas lourds pour une œuvre qui ne l'est pas tant...
"Nous allons vous poser quelques questions, afin de mieux comprendre votre histoire". L'individu, au costume impeccable et chaussé de Rangers, s'adresse directement au spectateur. Le code vestimentaire reflète bien l'esprit de la pièce : le costume pour l'aspect sophistiqué du texte mais aussi les chaussures militaires pour la brutalité des interrogatoires et l'âpreté du sujet. Poétique ritournelle sur le thème de l'étranger, étranger présent aussi bien dans le texte que sur scène, où sept jeunes comédiens de sept nationalités différentes offrent un kaléidoscope de talents.
Le cirque de l'amour
Une chorégraphie de vitres, deux étranges clowns-laquais, c'est l'univers de La place royale. Les protagonistes, armés de fleurets, se lancent des piques et content fleurette. Les acteurs aux accents délicieux servent de manière convaincante le texte de Corneille. Un bal masqué - ou plutôt corné - est l'occasion pour le metteur en scène et directeur du théâtre de Lorient de montrer ses talents de plasticien. Enthousiasmant !