Midi Libre · 18 mai 2012 · LA PLACE ROYALE

Midi Libre · 18 mai 2012 · LA PLACE ROYALE
Corps, accents, langue d'hier dans la bouche de la jeunesse d'aujourd'hui.
Presse régionale
Avant-papier
Stéphanie Teillais
18 Mai 2012
Midi Libre
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Midi Libre

18 mai 2012 · Stéphanie Teillais

Brassage de l'amour sur LA PLACE ROYALE

Sept jeunes comédiens du monde entier jouent l'amour selon PIERRE CORNEILLE au théâtre de Grammont. Alidor aime Angélique mais ne se résout pas au mariage de peur de perdre sa liberté. Il multiplie les subterfuges pour la détourner de lui, lui revient, la jette dans les bras d'un autre, craint de ne plus tirer les ficelles. L'amoureuse finira par renoncer et entrer au couvent. C'est sur le thème de l'amour qui se perd quand il se prend trop au jeu, que se déroule LA PLACE ROYALE, pièce sur la jeunesse écrite par Corneille en 1634, à 28 ans, avant les drames (du CID à NICOMÈDE).

Cette PLACE ROYALE qui clôt la saison au théâtre de Grammont le temps de quatre représentations ose le pari - audacieux ! - de l'alexandrin "frotté" aux accents, parfois marqués, des comédiens : ÉRIC VIGNER metteur en scène mais également auteur des décors et des costumes (il commença dans les arts plastiques), a réuni sept jeunes acteurs d'origine étrangère, élèves pour trois ans de son Académie, dans son port d'attache de Lorient.

"Ces sept mercenaires du théâtre représentent poétiquement la jeunesse du monde dans sa mixité", explique VIGNER. Les comédiens ont entre 21 et 33 ans, ils sont roumain, coréen, allemand, français d'origine malienne, marocaine, flamande, israélienne...

C'est l'originalité de ce spectacle qui, outre sa beauté visuelle et son décor labyrinthique aux parois de verre, creuse la veine baroque grâce à BÉATRICE MASSIN, grande spécialiste de la danse baroque au sein de la compagnie Les Fêtes galantes, qui s'est chargée de la chorégraphie. Corps, accents, langue d'hier dans la bouche de la jeunesse d'aujourd'hui... la Place royale se fait lieu de brassage.