La Montagne
9 Janvier 2013
Les miroirs à trois faces d'Éric Vigner
La liberté ou l'amour ?
Choix cornélien pour Alidor prêt à toutes les turpitudes pour préserver l'illusion d'échapper à toute aliénation. Prêt à pousser le vice de sa névrose ou de son aveuglement jusqu'à entraîner les êtres les plus chers jusqu'au renoncement. D'eux-mêmes comme des autres.
Dans ce "Palais Royal" adapté de Corneille, Éric Vigner use d'un jeu de miroirs, insolents comme des glaces sans tain où se mirent et se reflètent bassesses, secrets et vanités. Dans les limites qu'impose le classique, parfois même un peu trop classique, mais avec la force que peuvent dégager les alexandrins, ce premier opus de la trilogie consacrée au metteur en scène et aux jeunes comédiens de l'Académie par la Comédie de Clermont, préfigure du voyage troublant et insolite dans lequel Éric Vigner entend nous convier.
Un voyage qui, des ors de l'ancienne place des Vosges aux cellules de Guantanamo en passant par la banlieue en guise de Faculté, nous plonge au cœur de nos propres controverses et de la confusion de nos sentiments. Trois actes apparemment sans lien si ce n'est celui du constat dérangeant de la tragédie humaine et de son jeu pervers entre mensonges et vérités.