2007 · SAVANNAH BAY · Duras · Vigner
En 2002, Vigner avait présenté LA BÊTE DANS LA JUNGLE de Marguerite DURAS à L’Espace Go à Montréal. Il avait pensé le spectacle comme la première partie d’un diptyque, dont la deuxième partie, SAVANNAH BAY, était à l’époque en création à la Comédie-Française. En France, sa mise en scène de SAVANNAH BAY fut d’autant plus marquante, qu’elle correspondait à l’entrée de Marguerite Duras au répertoire de la Comédie-Française. Pour Vigner il était temps que la vénérable institution inscrive Duras, dont le théâtre a souvent été boudé, au panthéon des plus grands auteurs dramatiques français.
"DURAS m’a aidé à trouver le théâtre que je voulais faire. J’ai rencontré une écriture dramatique qui était nouvelle, encore à explorer et qui me donnait beaucoup de pistes pour inventer un théâtre du XXIe siècle. Au départ, j’étais un peu comme tout le monde, j’avais les mêmes réticences, les mêmes préjugés. Et puis ma rencontre avec cette œuvre a jeté les bases du théâtre que j’avais envie de faire. DURAS, pour moi, est une source de tous les instants, une écriture et un processus d’écriture qui m’aident à mettre en scène."
ÉRIC VIGNER
Le 4 septembre 2007 il recrée SAVANNAH BAY de Marguerite DURAS avec deux grandes comédiennes québécoises - FRANÇOISE FAUCHER, une Française qui vit depuis plus de quarante ans au Québec, et MARIE-FRANCE LAMBERT. Vigner convie le spectateur montréalais à venir poursuivre le processus d’écriture d’une œuvre avec laquelle il dialogue lui-même depuis des années. Son objectif est de faire de la scène un écran de projection personnel pour le public.
"Le spectateur de théâtre chez Duras écrit sa propre histoire intime qui n’appartient qu’à lui. C’est ce qui fait que le théâtre de Duras est un théâtre poétique, qui dépasse un théâtre qui ne serait qu’un point de vue socio-politique, par exemple. Il englobe tous les points de vue sans en choisir un plus qu’un autre."
ÉV
Voir le décor à la page 2002 SAVANNAH BAY.
© Photographies : M. Gelineau Payette
Textes assemblés par Jutta Johanna Weiss
© CDDB-Théâtre de Lorient