ORLANDO

Création
Opéra
ORLANDO
HAENDEL · SPINOSI · VIGNER

Présentation

C’est par l’un des plus beaux opéras de l’ère baroque que la saison théâtrale s’amorce à Lorient, avec Jean-Christophe Spinosi et l’Ensemble Matheus aux commandes musicales et Éric Vigner à la mise en scène face à une distribution vocale du plus haut niveau international.

C'est en 2000 qu'Éric Vigner fait ses débuts à l'opéra, aux côtés du chef d’orchestre Christophe Rousset et de ses Talens Lyriques : ils créent ensemble La Didone de Cavalli à l’Opéra de Lausanne, puis à l’Opéra de Montpellier. Cette collaboration se poursuit avec deux autres œuvres du répertoire baroque : l’Empio punito de Melani, créé à l’Opéra de Leipzig dans le cadre du Bach Festival en 2003 et Antigona de Traetta, créé à l’Opéra de Montpellier en 2004 puis présenté au Théâtre du Châtelet, dans un décor des M/M (Paris).

Cet Orlando est aussi le lieu de retrouvailles entre deux artistes : Jean-Christophe Spinosi, artiste associé au Théâtre de Lorient, et Éric Vigner, dont la première collaboration remonte à L’Illusion comique, montée en 1996 pour l’ouverture du CDDB à Lorient. Cette collaboration s'est poursuivie en 1998 avec Marion de Lorme.

Extrait du parcours

"Il n’y a pas de spectateur innocent. La vision s’accompagne toujours d’une histoire, d’un passé plus ou moins réel. L’art abstrait travaille cette idée que le spectateur participe à la fois avec son corps et sa mémoire. Quand la mémoire et le corps parcourent, traversent une œuvre d’art, quelque chose se passe, quelque chose change."[1]

Avec l'opéra ORLANDO de HAENDEL, ÉRIC VIGNER nous propose de plonger dans le paysage intérieur d'un homme dont la fureur est celle d'un être sans force. Le héros est exsangue, englouti dans les affres du chagrin d'amour jusqu'à basculer dans la folie.

"Orlando, c'est l'histoire contrariée d'un Ulysse fatigué qui au retour d'un trop long voyage aurait perdu l'amour de Pénélope."
BÉNÉDICTE VIGNER

Servie par une distribution vocal de haut niveau: DAVID DQ LEE (Orlando), ADRIANA KUCEROVA (Angelica), KRISTINA HAMMARSTRÖM (Medoro), SUNHAE IM (Dorinda), LUIGI DE DONATO (Zoroastro) et les deux comédiens GRÉGOIRE et SÉBASTIEN CAMUZET, cette variation lyrique autour de la figure de Roland signe les retrouvailles entre le chef d’orchestre JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI et le metteur en scène ÉRIC VIGNER (L’ILLUSION COMIQUE en 1996 et MARION DE LORME en 1998).

Rappeler des figures originelles

"Pourquoi a-t-on fait de Roland un personnage de pastorale baroque? Est-ce pour l’effacer? Pour refuser sa folie furieuse? Pour tenter autre chose à partir de cette vieille histoire de bataille et d’héroïsme? Ce que j’aime dans l’opéra c’est cette histoire d’expérience. Produire quelque chose artistiquement, c’est entraîner quelqu’un dans une série d’expériences. C’est presque de l’ordre de la performance."[2]
FRÉDÉRIC BOYER

"Aborder l'opéra un peu comme on aborde un rêve, un de ces rêves qui vous laissent au réveil sur une persistante et énigmatique émotion et dont vous vous efforcez de décrypter les ressorts inconnus."[3]

"Comme dans L'Illusion comique de Corneille écrite un siècle plus tôt, c'est par le truchement du théâtre qu'Orlando - le héros efféminé lointain cousin du Roland Furieux de L'Arioste - va être soumis à l'expérience de l'amour. Le théâtre est le lieu de cette expérience. L'opéra de Haendel est le paysage musical des différents états amoureux auxquels sera soumis Orlando. Désir, amour, passion, jalousie, désespoir, mépris, folie jusqu'à la tentative de se donner la mort forment les différentes étapes d'un parcours initiatique. Si dans le livret, l’épopée de L'Arioste semble lointaine, ses personnages nous apparaissent surtout comme le souvenir d’un mythe ancien : les héros y sont fatigués et le concept même de héros n’y existe d’ailleurs plus puisqu’on y préfère l’amour à la guerre. Or l'amour est dangereux, et Zoroastro nous en fait la démonstration. Tel un Fellini, il met en scène l'expérience amoureuse où Orlando, Angelica, Medoro et Dorinda sont quatre personnages égarés dans un marivaudage. Au discours amoureux des protagonistes résonnera alors l'esthétique de la mise en scène : l'espace du plateau deviendra ce lieu irréel et incertain où nos amants pourront se dévoiler ou se perdre. En choisissant de représenter la musique comme une œuvre d'art qui ne peut être figurée - à l'instar de Brancusi contre Etats-Unis où j'avais introduit la question de l'art dans le champ du théâtre - je prolonge cette réflexion esthétique qui vise à servir le cérémonial lyrique."
ÉRIC VIGNER

"La scénographie est un catalyseur apte à transformer l’espace, afin de doter la matière d’une présence magique et surréelle, immergeant le spectateur dans une compréhension plus corporelle et intuitive du concept en jeu".[4]

L'opéra crépusculaire d'Éric Vigner

"Point de poussière sur cet opéra baroque, Orlando se tient droit dans le temps. Ses pas légers, un tantinet boiteux font entrapercevoir la fragilité de ce courage supérieur en proie aux déflagrations intemporelles de l'amour. D'un magicien, il apprend que la femme qu'il aime est tombée amoureuse d'un autre. Perdu, il s'échappe dans un temps cinétique. La scénographie matérialise cet espace intemporel. Elle dessine une nuit sans fin, sorte de labyrinthe scénique sans entrée ni sortie apparentes. À l'instar d'Orlando qui préfère sillonner l'amour et ses salves d'illusions, plutôt que de s'incliner face à un destin auréolé de gloire, on reste suspendus au souffle réaliste de la contemporanéité. C'est précisément au cours de cette butée immobilisatrice qu'Éric Vigner atteint son public. Les protagonistes, presque statufiés pas leur costume et par la multiplicité de symboles qui les enroule, prennent vie et démesure au travers d'une gestuelle théâtrale outrancière. Celle-ci rend jubilatoire les égarements amoureux et les éblouissements du cœur. Les voix retentissent dans la nuit de leur inertie et luisent telles les plus sûrs guides de leur désir. Ces voix de contre-ténors, de sopranos, sont autant de fils lumineux qui se croisent et se nouent magistralement sur les affres des passions humaines. De milles aperceptions fragiles, elles tissent là un vêtement éblouissant. Les voix deviennent célestes, les chairs s'incarnent et s'animent au travers de l'ensemble Matheus, orchestre virtuose tenu à la baguette par Jean-Christophe Spinosi. La partition s'immisce pas à pas, investit l'ouïe afin d'éblouir à chaque respiration du silence, l'air du génie créateur de Haendel. On s'est détaché, au travers de cette expérience mystique, nue, libre d'attaches, pour emprunter une sorte de voyage au bout des possibles du sentiment humain."
QUENTIN MARGNE, Inferno Magazine, 8 janvier 2014

L’amour n’est, en somme, qu’une folie, de l’avis universel des sages. Si, comme Roland, tous ceux qui en sont atteints ne deviennent pas furieux, leur égarement se traduit par quelque autre signe. Et quelle marque plus évidente de folie que de s’annihiler soi-même devant la volonté d’autrui?[5]

"Éric Vigner met en forme un univers abstrait d'une grande élégance visuelle. Dans cet espace, pur artifice, Zorostro, d'un claquement de doigts, convoque une forêt, un océan qui ne sont qu'un sublime rideau de perles colorées. Les états d'âmes du héros déforment ce paysage lorsque l'un des protagonistes l'agite, tout comme les émotions altèrent notre regard sur le monde qui nous entoure."
Tania Bracq, Forum Opéra, 18 octobre 2013

Ce projet voit s’unir pour la première fois en Bretagne trois grandes villes et leurs institutions en vue de la création d’un opéra prestigieux : L’Opéra de Rennes, Le Quartz à Brest et Le Théâtre de Lorient, avec le soutien du Conseil régional et de la DRAC. Cette énergie collective a permis de susciter des partenariats au-delà de son périmètre naturel avec le ralliement de L'Opéra royal du Château de Versailles et du Théâtre du Capitole de Toulouse.

[1] ANISH KAPOOR, MONUMENTA, Beaux-Arts Édition 2011
[2] FRÉDÉRIC BOYER, auteur de RAPPELER ROLAND, entretiens avec ÉRIC VIGNER, TDL Magazine
[3] MICHEL POIZAT, L'OPÉRA OU LE CRI DE L'ANGE, Éditions Métailié 2001
[4] Ketevan Kintsurashvili, Collogue International sur la scénographie, Prague 2011
[5] ARIOSTO, ORLANDO FURIOSO (O.F. XXIV, 1-3), Éditions Garzanti, Milano 1992

© Photographies : Alain Fonteray, Jean-Louis Fernandez
Textes assemblés par Jutta Johanna Weiss
© CDDB-Théâtre de Lorient


Générique & production

Œuvre originale

Langue de l'œuvre originale : 
Italien
Genre de l'œuvre originale: 
Compositeur de l'œuvre originale: 
Livret de l'œuvre originale: 
Année de dépôt légal ou de création originale: 
1733

Georg Friedrich Haendel (Händel) est un compositeur allemand, naturalisé britannique, né le 23 février 1685 à Halle et mort le 14 avril 1759 à Londres.

Générique

Langue du spectacle: 
Italien
Nombre d'interprètes: 
7
Musiciens: 
Direction musicale: 
Mise en scène, décor & costumes: 
Lumière: 
Collaboration artistique: 
Assistant(e) à la mise en scène: 
Assistant(e) au décor: 
Atelier costumes: 
Réalisation captation vidéo::

Création production

Calendrier

Répétitions & création

Répétitions à l'Opéra de Rennes 02 Sep 2013 - 25 Sep 2013
Répétitions · Le Théâtre de Lorient · Grand Théâtre 27 Sep 2013 - 01 Oct 2013
Création · Le Théâtre de Lorient · Grand Théâtre 03 Oct 2013 - 06 Oct 2013

En tournée

Le Quartz · Scène nationale de Brest 11 Oct 2013 - 12 Oct 2013
Opéra de Rennes 16 Oct 2013 - 21 Oct 2013
Théâtre du Capitole · Toulouse 10 Nov 2013 - 16 Nov 2013
Opéra Royal de Versailles 21 Nov 2013 - 24 Nov 2013

Rendez-vous

01 Oct 2013
GÉNÉRALE OUVERTE
GRAND THÉÂTRE

ÉRIC VIGNER et JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI ont accepté d'ouvrir la générale de ORLANDO à un public composé de personnes n'ayant jamais été à l'opéra : jeunes de lycées professionnels, personnes en situation précaire...

JUSTINE BRIGGEN, enseignante à l'école de musique et de danse de Lorient, leur a proposé une introduction sur ORLANDO : histoire, intrigue, quels type de chanteurs... 

Le groupe a pu ensuite découvrir l'opéra en avant-première pour un moment privilégié.

03 Oct 2013
RENCONTRE AVEC LES ÉLÈVES
LYCÉE DUPUY DE LÔME · OLIVIER DHÉNIN

OLIVIER DHÉNIN, assistant à la mise en scène, a rencontré les élèves de classe préparatoire aux écoles de commerce : échange autour de la figure d'ORLANDO et de la mise en scène.

04 Oct 2013
LES CONVERSATIONS DU TDL
AMOUR ET BATAILLE · FRÉDÉRIC BOYER · ÉRIC VIGNER
Hall du CDDB

Prendre comme point de départ la thématique d'une ou de propositions artistiques de la saison. Interroger le monde par le prisme de cette thématique. S'ouvrir et réfléchir. Le faire accompagné d'artistes, d'écrivains, d'universitaires, d'invités de renom. Échanger, dialoguer, converser avec eux. C'est le nouveau concept que le Théâtre de Lorient met en place cette saison et qui a pour nom Les Conversations du TDL.

AMOUR ET BATAILLE est la première conversation proposée avec FRÉDÉRIC BOYER et ÉRIC VIGNER, animée par TSVETANA ROULIER. Autour de la figure de Orlando et de Roland, discussion libre sur les expériences et les passions de ces deux artistes.

18 Jan 2014
LES CONVERSATIONS DU TDL
THÉÂTRE ET PSYCHANALYSE · FRÉDÉRIC BOYER · ÉRIC VIGNER
CDDB

D'un côté, ERIC VIGNER, dans la rencontre avec une écriture, celle de MARGUERITE DURAS, a trouvé le fondement même du théâtre qu'il voulait faire. De l'autre, en rappelant la figure ancestrale de Roland, FRÉDÉRIC BOYER s'attaque à un texte fondateur de la langue française où l'horreur de la guerre s'allie à la beauté du récit. 
Ces deux artistes sont invités chacun à parler de leur réécriture, soit théâtrale, soit littéraire à partir de cette matière première qu'est le texte et toujours dans le but de mieux interroger notre rapport au monde actuel.
MARIE-HELENE BLANCARD, psychanalyste, animera cette conversation à partir de ce que Lacan disait:" L'artiste toujours précède le psychologue, et il n'a donc pas à faire le psychologue là où l'artiste lui fraie la voie".
En partenariat avec l'association de la cause freudienne, Antenne Val de loire-Bretagne, Vannes-Lorient

Communication

CDDB - Théâtre de Lorient

Le Théâtre de Lorient
M/M (Paris) · CDDB-Théâtre de Lorient

En tournée

Le Quartz Scène nationale de Brest
Théâtre du Capitole · Toulouse
Opéra Royal de Versailles

Autres

La Lucarne · Arradon

Presse

"Au sortir, l’air d’épuisement mélancolique et découragé s’est dissipé, disparait avec Orlando. On s’est détaché, au travers de cette expérience mystique, nue, libre d’attaches, pour emprunter une sorte de voyage au bout des possibles du sentiment humain. Point de poussière sur cet opéra baroque, Orlando se tient droit dans le temps."
Inferno
"Fête mystérieuse et baroque, moins pétrie de fureur que de grâce. Orlando se présente sous l’aspect d’un récit initiatique. Un univers onirique où se déploient tous les chatoiements du chant et de la musique."
ODB Opéra
"Un Orlando limpide, nuancé et entraînant, d’une justesse rythmique de tous les instants. Le metteur en scène a réalisé un travail de direction d’acteur approfondi, soignant chaque posture et chaque geste. Le résultat est d’une lisibilité absolue."
ResMusica
Presse régionale - Critique
14 Oct 2013
2013-10-14
Web - Critiques
18 Oct 2013
Tania Bracq
2013-10-18
Web - Critiques
20 Oct 2013
Vincent Deloge
2013-10-20
Web - Critiques
24 Oct 2013
Emmanuel Andrieu
2013-10-24
Presse régionale - Critique
12 Nov 2013
Anne-Marie Chouchan
2013-11-12
Web - Critiques
14 Nov 2013
Jean Jordy
2013-11-14
Web - Critiques
08 Jan 2014
Quentin Margne
2014-01-08

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1'26'' · Christophe Hoyet

Audio

Décor

Matière artistique

Note d’intention & entretien
Note d’intention & entretien
Variation lyrique autour de la figure de Roland portée par l’inépuisable invention musicale de HAENDEL, ORLANDO signe les retrouvailles entre le chef d’orchestre JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI et le metteur en...