Pariscope
31 janvier/6 février 2007 · ARLETTE FRAZIER
Était-il prudent, après l’incinération de sa grand-mère de confier l’urne funéraire à Simon ?
Le vase se brise et les cendres se répandent sur le sol. Un incident qui va déclencher catastrophes et dérapages en série. C’est le point de départ de cette comédie aux ressorts comiques, qui est aussi une histoire de famille.
Confronté à Madeleine sa mère envahissante, qu’il n’a pas vu depuis de nombreuses années, Simon va, comme dans un vaudeville, enchaîner quiproquos et mensonges. Ce retour est aussi pour lui l’occasion de retrouver Anne, son amour de jeunesse. Il l’avait oublié, elle non. Simon qui croyait tirer les ficelles se retrouve sous la coupe de ces deux femmes. Pour sortir de ce guêpier, il invente une histoire créant une situation totalement surréaliste. Rien n’y fait, il est piégé. Avec son téléphone portable, comme planche de salut, il laisse sur le répondeur de ses collègues de bureau des messages comme des appels au secours.
RÉMI DE VOS a tricoté une histoire étonnante et diabolique. Sa folie singulière, son côté absurde de farce noire s’accordent parfaitement avec la mise en scène subtile, décalée, presque chorégraphique d’ÉRIC VIGNER et son décor sobre et réaliste. Les comédiens, bien qu’ils évoluent dans des registres différents, sont épatants et en parfaite harmonie. CATHERINE JACOB est impériale en mère ambiguë, aimante et castratrice. Longue silhouette dégingandée dans son costume noir et étriqué, avec ses airs méphistophéliques, le fantastique et talentueux MICHA LESCOT est extraordinaire, et CLAUDE PERRON campe très bien une blonde évanescente. Avec sa mécanique bien huilée, son humour noir et dévastateur, la comédie est réjouissante et férocement drôle.