Marseille L'Hebdo
22 novembre 2006 · Gilles Rof
Hystérie alternative
Un décor seventies, du papier peint à volutes orange et marron, de la moquette partout et un frigo. Éric Vigner a placé Jusqu'à ce que la mort nous sépare, écrit par son compère RÉmi De Vos, dans cette drôle de France giscardo-pompidolienne. Pourquoi ? On ne sait pas trop...
Envie esthétique, sûrement. On ne sait pas trop non plus quel est le sens profond de ce huis clos familial où les cendres d'une grand-mère à peine incinérée servent d'énergie à un trio à l'hystérie en mode alternatif.
Le style De Vos fait penser à celui des chansons de Philippe Katerine. Mots simples, constatations banales, et soudain, effets terribles en forme de coup de sang. Comme si le ressenti des personnages se concrétisait subitement sur scène : Hélène Perron s'évanouit virtuellement en entendant Madeleine, sa belle-mère...
L'excellent Micha Lescot raconte son enfance de fils unique en se défonçant sur le My Way de Sid Vicious... Dans cette ambiance, le comédien-danseur, au look de star british, est le plus crédible.
Catherine Jacob, qui joue sa mère, a l'air plus déplacée. Mais son côté glacial, exploité comme un fonds de commerce, lui permet encore de se sortir du piège.