SOPHONISBE · 1988
Sophonisbe témoigne d'une maîtrise merveilleuse de la construction dramatique. Il y a là un art de traiter le temps et l'espace qui fait de cette tragédie un chef-d'œuvre de l'Art classique : les mouvements, entrées et sorties des personnages dans ce lieu unique qu'est la citadelle de Cyrthe où règne Sophonisbe, loin de Carthage, maîtresse et exilée, sont admirables ; mais aussi la manipulation du temps par Corneille est vertigineuse : temps réel des scènes liées à l'intérieur des actes, suspens savant des fins d'actes, temps compressé entre les actes : des heures ont passé pendant les- quelles l'Histoire « a changé de face ». Les Maîtres d'hier sont tombés (Carthage), ceux d'aujour d'hui vacillent (Les Numides de Massinisse), les nouveaux conquérants arrivent (Rome), jeunes, intacts, mais la chute de leurs prédécesseurs préfigure inexorablement leur avenir. À travers Sophonisbe, on voit bien que l'Histoire est un théâtre où l'individu, un court temps, joue sa partie et s'évanouit. Aussi courte et tragique soit-elle, il faut, bien sûr, que la partie soit magnifique. C'est ce qui fait la différence.
Générique
- André Diot
- Brigitte Jaques
- Catherine Aguiraud
- Claude Bouchery
- Denis Podalydès
- Dominique Colladant
- Emmanuel Peduzzi
- Éric Jakobiak
- Éric Vigner
- François Regnault
- Luce Mouchel
- Marc-Olivier Dupin
- Maria De Medeiros
- Marie-Armelle Deguy
- Muriel Piquart
- Pierre Corneille
- Redjep Mitrovitsa
- Reiko Kruk
- René Garralon
- Français
- Éric Vigner
- Autre
- Théâtre
- Théâtre
- Compagnie Pandora
- Théâtre Firmin Gémier · La Piscine · Scène conventionnée de Chatenay-Malabry
- Théâtre National de Chaillot · Paris
- Jeune Théâtre National