Théâtres en Bretagne
Bénédicte Vigner · Mars 1995
Le théâtre historique mis en scène
Le souci d'Éric Vigner, dont je suis aujourd'hui le porte-parole, a toujours été de travailler à partir du propos dramatique sur l'espace dont il disposait.
Avec La pluie d'été il s'est confronté pour la première fois aux ors et aux velours de la salle du Conservatoire. C'était bien un choix.
Comme Marguerite Duras part de l'Ecclésiaste et construit un discours incroyable chez des gens qui n'ont pas d'habitude le droit à la parole, Éric met ces gens dans un espace qui leur est totalement étranger : un théâtre à l'italienne. Il les met sur le plateau, au balcon ou au parterre pour tenter ainsi de faire éclater l'organisation architecturale de la représentation comme Marguerite Duras faisait éclater l'architecture sociale dans son œuvre.
Le lieu devient l'acteur principal non seulement dans la relation qu'il entretient avec la réalité mais aussi dans la résonance qu'il créé dans l'imaginaire collectif.