Le Figaro Madame
BERNARD BABKINE · 16 septembre 2006
Cette année, on fête le cent vingtième anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Corée. Une belle occasion d'échanges, de rencontres et d'aventures quasi surréalistes, comme cette incroyable adaptation du Bourgeois gentilhomme, la comédie-ballet de Molière et Lully. Le metteur en scène Éric Vigner a réussi le tour de force de réunir le Théâtre national de Corée, le Ballet national, l'orchestre et les chanteurs de l'Opéra. Monsieur Jourdain fait toujours de la prose sans le savoir, mais en coréen (le spectacle est surtitré).
Costumes traditionnels à la luxuriante beauté, décors de laque orientale... Sur une musique adaptée pour des instruments coréens, les ballets issus de la culture traditionnelle - où chaque geste, chaque mouvement de main est signe - ainsi que le déploiement des ensembles à la synchronisation époustouflante auraient sans doute donné quelques frissons à Louis XIV. Le spectacle est total et l'émerveillement unique.