PLACE DES HÉROS
15 mars 1938. De la Place des Héros s'élèvent les clameurs des Autrichiens venus accueillir Hitler au lendemain de l'Anschluss. Cinquante ans plus tard, ces cris, seule Madame Schuster les entend lors de crises douloureuses qui la condamnent à vivre loin de Vienne. Après un premier exil de dix ans à Oxford, son mari, le Professeur Schuster décide de revenir à Vienne "pour l'amour de la musique" et pour enseigner à l'université. Mais toutes ces années, leur vie est rendue invivable par les crises de Madame Schuster. Il accepte donc de retourner à Oxford. Quelques jours avant leur départ, Josef Schuster, professeur d'université juif viennois se jette par la fenêtre de leur appartement donnant sur la place des Héros. C'est par la voix de ses proches, celle de Madame Zittel, sa fidèle gouvernante qui comptait pour lui plus que sa femme, celles de ses enfants méprisés et celle de son frère bien aimé, que se dessine le portrait du Professeur Schuster, un homme tyrannique, raffiné et révolté. C'est aujourd'hui son enterrement.
"Je n’aurais pas découvert cette pièce sans Marcel Bozonnet qui me propose de la créer à la Comédie-Française, salle Richelieu, ce qui marque enfin l’inscription au répertoire d’une œuvre de Thomas Bernhard. Au-delà du tollé historique qui a suivi la création à Vienne en 88, on découvre une pièce obsédante, faite de ressassements, de mystère, de rages et d’amours mêlées. Dépassés par une douleur archaique, envahis par les mots, habités par les morts, les membres d’une famille sans lieux, sans place, jamais, tente de recoller les morceaux du choc avec la grande histoire. Thomas Bernhard, que l’on a tant taxé de polémiste scandaleux propose en fait, pour accepter de vivre dans un monde en lambeaux qu’il semble exécrer, la force du rêve, de la musique, et donc de l’art. C’est une langue énergique, une construction admirable, qui témoigne d’un amour immense pour le théâtre et les acteurs. Objet de fascination, cette pièce de fantômes ou de morts-vivants est aussi probablement une œuvre testamentaire à bout de souffle, "le malade imaginaire" d’un artiste à la fois poète, romancier, peintre et musicien."
ARTHUR NAUZYCIEL
Générique
- 20ème siècle
- Théâtre à l'italienne
- Rideau
- Alain Fonteray
- Arthur Nauzyciel
- Aurélien Leriche
- Catherine Ferran
- Catherine Samie
- Christine Fersen
- Claude Mathieu
- Claude Porcell
- Éric Vigner
- François Chattot
- Isabelle Dautremay
- Isabelle Gardien
- Jackie Budin
- Jean Dautremay
- Jean-Luc Donvito
- Joël Hourbeigt
- Josepha Micard
- Jutta Johanna Weiss
- Marie-Catherine Conti
- Noé Le Saint
- Pablo Bergel
- Roger Mollien
- Thierry Hancisse
- Thomas Bernhard
- Français
- Éric Vigner
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