Ouest France · 07 octobre 2006 · JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE

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Ouest France

07 octobre 2006 · Jérôme GAZEAU 

Catherine Jacob retrouve Lorient et ça lui fait du bien

Il est des films qui marquent une carrière et La vie est un long fleuve tranquillE, d'Étienne Chatiliez, a catapulté celle de Catherine Jacob. Sauf que dix-huit ans après, l'actrice bientôt à l'affiche du Grand Théâtre de Lorient dans Jusqu'à ce que la mort nous sépare, ne veut plus en entendre parler. Le rejet est viscéral, quasi cutané. Son César du meilleur espoir féminin, obtenu pour son interprétation de la bonne des Le Quesnoy, la met aujourd'hui presque au bord du désespoir. Sans doute parce qu'elle sait qu'elle vaut mieux que les rôles de bonne rigolote rondouillarde dans lesquels trop de réalisateurs la cantonnent. Jusqu'à sa copine Charlotte de Turckheim, tout dernièrement dans Les Aristos.

À 50 ans, Catherine Jacob aspire visiblement à autre chose. Peut-être à révéler enfin la fragilité qui se cache derrière un visage savamment maquillé et une attitude en apparence lointaine. Le retour au théâtre, avec Claude Perron et Micha Lescot, ses deux partenaires de Jusqu'à ce que la mort nous sépare, lui fait du bien. "J'en avais marre, j'attendais quelque chose de nouveau." Elle connaissait l'auteur, Rémi de Vos, et se rappelle une lecture de la pièce au studio de la Comédie-Française : "Il y avait des petites vioques qui rigolaient déjà avant et qui n'ont pas arrêté de se marrer pendant." La comédienne pourtant ne trouve pas le texte "si drôle que ça, il y a dedans une grande cruauté".

À ses côtés, Éric Vigner acquiesce et nuance, "C'est dur et impitoyable. Rémi de Vos est un obsessionnel, sa mécanique littéraire est implacable." Mais le metteur en scène et directeur du Centre dramatique national de Lorient sait aussi que Jusqu'à ce que la mort nous sépare est une grande - et courte - comédie d'humour noir. "C'est une histoire banale de famille, le fils prodigue qui revient dans la maison matrice, chez sa mère. Sauf qu'à un moment se déclenche une espèce d'enchaînement infernal, qui, comme chez Feydeau, dérape vers une espèce de folie. L'échappatoire devient calamiteuse. C'est à la fois tragique et drôle."

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Sujet: 
Catherine Jacob au théâtre.
Date: 
07 Oct 2006
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