Les Cahiers du Cinéma · ÉRIC VIGNER
Dans les Cahiers du Cinéma, Marguerite Duras disait à propos de La Maladie de la moRT :
"Le livre est fait de paroles essayées. On ne pouvait qu'essayer de faire ce livre. Il n'est pas, il ne sera jamais fait par personne. Il est ici dans son état culminant de déséquilibre".
C'est ce que je pense avec La Pluie d'été et c'est ce que je fais. Je me suis accordé à moi et à mes comédiens le droit d'essayer, chaque jour, de faire entendre cette parole qui exige, je le crois, une écoute absolue.
Nous sommes en chantier. Les choses sont en train de se faire. Et c'est ce qui me plait. Et ce doute que j'ai atteint et qui ne me, quitte plus m'Oblige à ne rien fixer, m'Oblige à la légèreté : c'est un livre ouvert !
J'écoute Ernesto. Je ne le connais pas. Même si je crois le connaitre dans l'émotion qu'il me donne, au point où il me bouleverse ; il se tient là, dans la souffrance et l'incertitude à décider de l'Existence ou de l'lnexistence de Dieu. Dans ce grand déséquilibre là.
Et c'est là que je me tiens aujourd'hui !