Ouest France
7 octobre 2009
La fantaisie érotique de Sextett
Le Centre dramatique de Bretagne propose trois spectacles toute cette semaine au Grand Théâtre, tous tournés vers la notion de "désir", recherchée par Éric Vigner. Sextett (lire cidessous) qui fait suite à Jusqu'à ce que la mort nous sépare; Becoming a man in 127 easy steps (devenir un homme en 127 étapes faciles); un film sur la création par Éric Vigner, à Atlanta aux USA en 2008, d'In the Solitude of cotton fields de Bernhard-Marie Koltès.
La fantaisie érotique de Sextett La nouvelle création de Rémi De Vos (texte) et d'Éric Vigner (mise en scène) a été présentée hier soir au Grand Théâtre.
Ce spectacle, d'une déroutante sensualité, nous ouvre les portes de l'univers singulier de Simon (Micha Lescot), qui vient d'enterrer sa mère et souhaite avant tout en faire le deuil. Il se trouve hanté par des femmes, des créatures énigmatiques. Apathique, comme il le dit lui-même, cet homme tantôt enfant, tantôt adulte, se laisse porter par un environnement au sein duquel refont surface ses peurs, ses croyances et ses fantômes. Autant de situations qui l'invitent à vivre la sensualité et le désir, ou l'absence de dé- sir dans tout son être. Femme, homme, père, mère, chien, poupée de chair et de latex, les personnages se confondent et se croisent, apportant chacun un peu plus de confusion dans l'esprit de cet homme.
Des chants, portés par les voix magnifiques de Maria de Medeiros, Jutta Johanna Weiss et Johanna Nizard interprétés en allemand, portugais ou arabe renforcent cette atmosphère surréaliste. Portée par une distribution riche, aux talents multiples, Sextett nous enveloppe de son questionnement, de son mystère et poursuit ses effets, une fois le rideau baissé.