La République du Centre
22 mai 2013 · MARION BONNET
Jeunesse tourmentée sur scène
Après La Place royale et Guantanamo, Éric Vigner et son Académie reviennent à Orléans jouer La Faculté, troisième volet d'une trilogie sur la "jeunesse", la "liberté" et le "désir".
Campus d'une université française. Un jeune étudiant d'origine marocaine est battu à mort. S'agit-il d'un crime raciste, d'un acte homophobe, d'un règlement de compte ? La Faculté est l'histoire d'un meurtre. Un meurtre qui va "agir comme un révélateur" et "mettre à jour un écheveau de relations complexes". Entre amour, désir et interdit familial. Portée par l'écriture "violente", "parfois crue", du cinéaste et auteur breton Christophe Honoré (réalisateur des Chansons d'amour), cette tragédie contemporaine explore "les tourments intimes de la jeunesse d'aujourd'hui".
Cette jeunesse est incarnée par les comédiens de l'Académie fondée par Éric Vigner. En 2010, le metteur en scène a eu l'idée de réunir sept jeunes acteurs d'origines différentes, pour confronter les langues, les regards et les expériences. Venus de Roumanie, du Mali, de Corée du Sud, d'Allemagne ou encore d'Israël, ces comédiens sont "à l'image de la jeunesse, dans notre société française, avec leurs différences ethniques et culturelles", note Éric Vigner.
Sur scène, décors et costumes sont épurés. "La place est laissée complètement à l'expression des acteurs. On est dans du théâtre de la parole et du jeu", poursuit le metteur en scène. Avec La Faculté, Éric Vigner présente le troisième et dernier volet du travail de production théâtrale qu'il a mené avec l'Académie - la Place royale, de Corneille, et Guantanamo, une adaptation de Frank Smith, avaient été jouées à Orléans en 2011 -, et signe ainsi ses retrouvailles avec le public orléanais.