"La chose qui me venait immédiatement à la lecture de SAVANNAH BAY c'était en tout cas la lumière. On est dans la sensation, on n'est pas dans la raison pure, on est dans la vibration. Le dernier mot de la pièce c'est la "mer". L'avant-dernier mot c'est le "feu". C'est probablement les deux actrices, la mer et le feu. Voilà. Cette alchimie entre les deux... le plus dur c'est la représentation."
"La photo qui apparaissait en fond de scène, à la fin, est la fixation photographique d’un instant entre MARGUERITE DURAS et Bénédicte Vigner. Elle a été prise quelques minutes après la première représentation de LA PLUIE D'ÉTÉ, dans cet ancien cinéma des années 50 de la banlieue de Brest, pour lequel j’avais refait la mise en scène. Cet instant a duré un quarantième de seconde. J’ignore à quel moment exactement ALAIN FONTERAY, le photographe, l’a prise mais il a capté de l’invisible, de l’insaisissable. Cette image témoigne encore aujourd’hui d’un instant de transmission entre ces deux femmes. Il s’agit aussi de cela dans SAVANNAH BAY, du secret que les femmes portent en elles et qu’elles se transmettent, devant l’homme, qui assiste, impuissant, à cette déclaration."
ÉRIC VIGNER, 13 mai 2002, présentation de la maquette à la Comédie-Française