Le Quotidien de la côte · 27 décembre 2000 · LA DIDONE

Le Quotidien de la côte · 27 décembre 2000 · LA DIDONE
"Une oeuvre qui délivre un message de foi en l'Homme."
Presse internationale
Avant-papier
ATS
27 Déc 2000
Le Quotidien de la côte
Langue: Français
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Le Quotidien de la côte

27 décembre 2000 · ATS

L'Opéra de Lausanne revisite la mythologie dans une oeuvre rare

L'Opéra de Lausanne accueille LA DIDONE de FRANCESCO CAVALLI dès dimanche. Six représentations sont prévues jusqu'au 9 janvier. Maints personnages et récitatifs caractérisent cet ouvrage créé durant le carnaval de Venise en 1641.

Inspiré d'un texte du poète latin VIRGILE, cet opéra rarement joué raconte les amours contrariées de la reine Didon et du héros troyen Enée. Au lieu de se donner la mort, comme dans le texte original, Didon épouse son soupirant de toujours, le roi larbas.

Ce happy end se conclut sur un message positif : les mots espoir et vie. L'argument de l'ouvrage démontre cette volonté. La première partie se déroule dans un décor de fin du monde, la chute de Troie. Puis tout se métamorphose, l'action se déplace en Afrique et la vie prend le dessus.

"Le livret dit qu'on peut se transformer", résume ÉRIC VIGNER. "On ne peut plus s'arrêter sur un constat nihiliste du monde. Cette oeuvre délivre un message de foi en l'Homme." Un rhinocéros sert de "fil rouge". Couché sur le flanc, il occupe une partie du décor. "Nous nous sommes inspirés du RHINOCÉROS , une toile de PIETRO LONGHI, le peintre italien du 18e siècle. Cette force alanguie, morte, va se muer en force érotique."

L'exécution de la partition de CAVALLI, un élève de MONTEVERDI, dure plus de quatre heures. La version proposée à Lausanne en fera trois, sans entracte. "Nous avons procédé à de nombreuses coupures pour clarifier l'intrigue," explique le metteur en scène. Le public du Théâtre municipal va découvrir l'un des premiers opéras jamais écrits. "Même si cet ouvrage est assez statique, nous comptons sur les autres éléments, comme la musique ou les lumières, pour impressionner le spectateur."