Figaroscope
9 juin 2004 · Yves Bourgade
L'Opéra de Montpellier au Châtelet. Deux inconnus en France
L'Opéra de Montpellier, invité avec ses forces vives par le Festival des régions au Châtelet, n'a pas recherché la facilité en se déplaçant avec deux ouvrages hors des sentiers battus : une tragédie en musique de 1772, Antigona, de Tommaso Traetta, un Italien européen et réformateur du genre opera seria et une fable de 1926, Hary Janos, signée par le Hongrois Zoltan Kodaly.
Antigona a été exhumée cette saison par Christophe Rousset et ses Talens lyriques (en résidence à Montpellier) renforcés par le Choeur Les Eléments, dans une mise en scène d'Eric Vigner, avec la soprano Maria-BaYo dans le rôle-titre.
La production a divisé le public sur le plan visuel, mais donné satisfaction musicalement et vocalement. " C'est l'ouvrage le plus accompli de Traetta, on pense à Gluck, tout y est fluide, l'orchestre est très présent et la tension dramatique est poussée au paroxysme ", dit Christophe Rousset. Le metteur en scène conçoit cette Antigona, inspirée de Sophocle, « comme une céréonie d'achèvement sur les ruines du monde ». (...)