Ouest France
17 janvier 2007
Retour à Duras pour Éric Vigner
En 1993, Éric Vigner travaillait Pluie d'été au Conservatoire à Paris et créait l'événement à Brest en présentant le spectacle au Stella en présence de Marguerite Duras.
Treize ans plus tard, le metteur en scène revient à l'écriture durassienne avec cette Pluie d'été à Hiroshima présentée au Quartz pour quatre représentations. Créé pour les dix ans du CDDB - Théâtre de Lorient et présentée l'été dernier à Avignon, ce projet a été longtemps en gestation après que l'écrivain eût offert les droits d'Hiroshima mon amour au metteur en scène. "Un jour, je me suis dit qu'il fallait passer à l'acte. J'ai compris que Hiroshima est relié à Pluie d'été."
Livre sur la connaissance, Pluie d'été se termine par une destruction tandis que l'amour et la tragédie sont au coeur d'Hiroshima mon amour. En présentant une adaptation des deux textes, Éric Vigner s'est lancé dans une démarche où "trois écritures travaillent ensemble" : celle de Duras, celle du metteur en scène et celle de la compagnie M/M pour le graphisme. "L'écriture de Duras est visionnaire et nous fait travailler."
Ce travail sur l'écriture débouche sur une mise en espace originale. Créée à l'origine au cloître des Carmes à Avignon, la scénographie installe le public autour du plateau dans un rapport bi-frontal. Ramenée à une jauge de 300 places pour chaque représentation, la scène du Quartz va jouer la carte de la proximité. "Je voulais placer les gens dans quelque chose et non en face de quelque chose. C'est un autre rythme, une autre pulsation, une expérience qui dépasse le champ traditionnel du théâtre."