Ouest France
14 juillet 2006 · XAVIER ALEXANDRE
Une courte pluie d'été a rafraîchi Avignon
(...) La pluie a été courte sur Avignon, moins longue que la création d'ÉRIC VIGNER, le directeur du Centre Dramatique de Bretagne / Théâtre de Lorient.
On sait toute l'affection qu'il porte à l'écriture de MARGUERITE DURAS. Elle l'a poussé à rapprocher deux texte de l'écrivaine, LA PLUIE D'ÉTÉ et HIROSHIMA MON AMOUR. Le premier confronte sur le mode d'un conte drôlatique un enfant et sa famille. Le second évoque la doueur d'amours interdits en temps de guerre. L'intérêt de ce rapprochement apparaît ténu, sauf à inventer la formule du "deux spectacles en un".
Dés lors, on s'attache à une mise en scène où les interprètes alternent lecture et jeu. Les spectateurs sont installés comme dans des stalles, et pour certains les yeux au ras de la scène. VIGNER réinvente la trappe en parsemant le plateau de trous, par lesquels s'éclipsent ou apparaissent les comédiens. Des paravents translucides glissant sur rails participent au découpage des séquences, dont les images les plus belles demeurent la silouhette du couple formé par JUTTA JOHANNA WEISS et ATSURO WATABE. Une partie du dialogue restitué en off réveille le souvenir de l'inoubliable EMMANUELLE RIVA dans le film que tira ALAIN RESNAIS du texte de MARGUERITE DURAS. (...)