L'Union
1 décembre 2003
Marguerite Duras émeut le théâtre du Muselet
La salle est encore éclairée et CATHERINE HIEGEL (la jeune femme), entre, s'avance dans un couloir de lumière devant le rideau tiré, se campe au centre, balaie lentement du regard toute la salle et donne le prologue de Savannah Bay, pièce de Marguerite Duras.
Dès cet instant, le public, nombreux du Muselet, est sous l'emprise durassienne, comme le veut le metteur en scène, Eric Vigner. Le rideau d'avant-scène se retire, on découvre CATHERINE SAMIE (Madeleine), assise sur un fauteuil entre deux barrières mouvantes de perles de verre qui descendent des cintres. Et on entend la chanson Les mots d'amour, chantée par Edith Piaf. "C'est fou c'que j'peux t'aimer".
Avec ces deux comédiennes renommées de la Maison de Molière, les spectateurs voient défiler tous le monde de Duras. Sollicitée par CATHERINE HIEGEL, CATHERINE SAMIE, de sa belle voix de rocaille, porte à nos oreilles les obsessions de l'auteur de Savannah Bay : l'amour, la mort, la mémoire et l'oubli.
Éric Vigner a confié à deux comédiennes complémentaires du Français la tâche de recomposer le puzzle de Savannah Bay mais quand la machinerie dépose les deux rideaux de perles colorées, c'est le visage de Marguerite Duras que le public découvre au fond de la scène. L'illustre duo SAMIE-HIEGEL a mis son talent au service de l'écrivain.