Théâtral magazine
Été 2006
Éric Vigner : "Je me suis retrouvé enfermé dans le cloître des Carmes et je crois au hasard"
Directeur du centre dramatique de Lorient depuis 1906, il connaît bien l'ouvre de Marguerite Duras et présente au Cloître des Carmes un montage de deux de ses textes: la Pluie d'été qu'il a adaptée suivie de l'intégral d'Hiroshima mon amour avec les explications du texte..
TM : Pourquoi avoir choisi de monter ces deux textes ?
Éric Vigner : J'ai découvert l'écriture de Marguerite Duras en 1993 quand j'ai fait l'adaptation de la Pluie d'été. Elle a armé mon travail et m'a offert les droits d'Hiroshima mon amour. Les deux textes sont présentés successivement dans le même espace temps : les six personnages de la Pluie d'été deviennent les témoins d'Hiroshima ce qui permet de voir les correspondances, les chapitres qui se répondent, l'écriture qui s'est développée entre les deux textes.
TM : Comment les mettez-vous en scène ?
EV : Je me suis retrouvé enfermé avec Virrœnt Baudriller et Hortense Archambault dans le Cloître des Carmes et je crois au hasard. Donc, j'ai travaillé avec ce que génère ce lieu, c'est-à-dire avec la projection des arches au sol.
TM : Qu'est ce que vous attendez du festival ?
EV : C'est la possibilité de faire acte de création pour moi.
TM : Faut-il lire la Pluie d'été ou voir Hiroshima mon amour avant de venir ?
EV : Ne rien faire surtout. Avec la pluie d'été, on rit énormément. Pourtant c'est un texte qu'elle a écrit à la fin de sa vie, en 1990.