Le Nouvel Observateur
16 novembre 2006 · O. QT
Marguerite Duras
Dans la Pluie d'été de Duras, un enfant génial et ignorant, Ernesto, découvre un livre brûlé, l'Ecclésiaste, et le lit à ceux qu'il nomme ses "brothers et sisters". En 1993, Éric Vigner porta lumineusement au théâtre ce roman paru trois ans auparavant. Il l'a recréé au dernier Festival d'Avignon en un diptyque où il a accolé le scénario d'Hiroshima mon amour dont Marguerite Duras, fan de son spectacle, lui avait donné les droits. Cela se nomme Pluie d'été à Hiroshima. Une ligne de feu court sur le plateau et sépare ces deux pièces, où les enfants jouent à cache-cache avec le monde des adultes, où un couple se souvient de la douleur de l'amour, sur les ruines. Si l'élégie d'Hiroshima reste en rade, la magie de la Pluie d'été opère à nouveau.