Les Inrockuptibles
18 juin 2002
Duras dans la maison de Molière
Éric Vigner aime Marguerite Duras. Après La Bête dans la jungle en 2001, on retrouve les étendues liquides, étales et dévorantes, indispensables à l'imaginaire durassien. Savannah Bay.
Un nom-caresse, qui sent l'amour et la décomposition. La possession et le désir d'évasion. En faisant entrer Marguerite Duras au répertoire de la Comédie-Française, Marcel Bozonnet met en acte in situ ce mouvement de balancier, seul propre à donner cohérence à la Maison de Molière, "la maison des auteurs du grand siècle", entre répertoire classique et souffle contemporain. Avec les metteurs en scène afférents. Éric Vigner pour Duras, mais aussi Marie NDiaye (Papa doit manger, mise en scène d'André Engel), François Bon (Quatre avec le mort, commande de la Comédie-Française, mise en scène de Charles Tordjman), Gao Xingjian (Quatre quatuors pour un week-end, mise en scène de l'auteur) ou Werner Schwab, ce qui est gonflé (Extermination du peuple ou Mon foie n'a pas de sens, mise en scène de Philippe Adrien). Cette année, on le sent, on va vous faire aimer la Comédie-Française.