Les Cahiers de Prospero
Juillet 1995 · Roland Fichet
Des parpaings de brique rouge. Une bâche de plastique noire sur le sol. Des matériaux. Une cornemuse pour conclure. Des chemises et pantalons trempés dans l'eau, disposés sur une barre, élevés doucement, l'eau qui coule en douche sur un des personnages. Emotion esthétique.
Du soupçon sur les choses, les matériaux ; du soupçon sur la langue ; du soupçon sur la vie. Des images (anciennes) qui reviennent. Des blessures.
Le crépuscule de quelque chose. De l'enfance errante. Ça erre. Rien ne fixe. On n'est fixé sur rien. L'accent dense, matériel, d'une des actrices (Marilu Marini).
Éric Vigner dispose avec précision et douceur devant le spectateur le corps du délire. Corps imparfait. Corps en partie inconnu.