Le Télégramme · 21 mars 1992 · LE RÉGIMENT DE SAMBRE ET MEUSE

Le Télégramme · 21 mars 1992 · LE RÉGIMENT DE SAMBRE ET MEUSE
Faites du théâtre, pas la guerre !
Presse régionale
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21 Mar 1992
Le Télégramme
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Le Télégramme

21 mars 1992

Faites du théâtre, pas la guerre !

"C'est la dernière création théâtrale de la saison" a indiqué Jacques Blanc, le directeur du Quartz, qui signale que viendront encore, avant l'été, une création de danse et une autre de musique. "J'ai vu le précédent spectacle d'Éric Vigner, la Maison d'Os. J'ai été séduit et j'ai souhaité qu'il puisse travailler à Brest", précise le directeur.

De Courteline à Genet

Le metteur en scène est d'origine rennaise. Âgé de 30 ans, il s'est entouré de jeunes comédiens dont le rassemblement en troupe est tout récent puisqu'il remonte à septembre 90. Cette jeunesse lui permet de jeter un regard neuf sur les conventions théâtrales qui datent du 17e siècle.
"Je souhaite une mise en scène qui s'adapte aux lieux", dit Éric Vigner, qui a remodelé l'espace de l'amphithéâtre pour mieux faire ressortir les liaisons verticales entre les différentes parties de la pièce.

Effectivement la pièce est composée de fragments qui sont empruntés à plusieurs auteurs comme Courteline, Jean Genet, Céline, Alphops Allais et ont un fil conducteur : la guerre.

"La boule à zéro"

"C'est une fiction que racontent 7 acteurs. Ils travaillent dans un théâtre désaffecté où ils expérimentent de nouvelles formes d'expression. Ils sont dans un pays en guerre et eux choisissent de faire du théâtre plutôt que de faire la guerre. Il n'y a pas de progression dramatique proprement dite mais une progression poétique en suivant un jeune artiste qui vient de se faire incorporer", explique Éric Vigner, qui veut donner l'image d'un monde fragmenté en mille morceaux dans lequel subsiste un espoir de vie meilleure.

Pour l'une des scènes de la pièce, un figurant doit se faire couper les cheveux en direct à la coupe "militaire". Le Quartz recherche des volontaires (un par jour, et pour cause...) qui passeront entre les mains d'un coiffeur professionnel. Il est question d'offrir une casquette aux victimes...