Presse Océan · 5 janvier 2005 · "... OÙ BOIVENT LES VACHES."

Presse Océan · 5 janvier 2005 · "... OÙ BOIVENT LES VACHES."
Interview de Jean-Damien Barbin.
Presse régionale
Avant-papier
05 Jan 2005
Presse Océan
Langue: Français
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Presse Océan 

5 janvier 2005

Jean-Damien Barbin, Nantais "acteur  à tout faire" dans "...OÙ BOIVENT LES VACHES."

Né à Nantes, Jean-Damien Barbin, comédien au parcours impressionnant, revient dans sa ville natale pour interpréter l'"acteur à tout faire" dans "... où boivent les vaches." de Roland Dubillard, dans une mise en scène d'éric Vigner. Rencontre.

Votre passion de comédien est-elle née à Nantes ?

J-D.B. : J'ai fait mon apprentissage au Conservatoire de Nantes avec Jacques Couturier de 1981 à 1983. J'ai eu la chance d'avoir assez vite deux premiers contrats professionnels pour deux spectacles qui ont tourné dans tout le département avec la Maison de la culture. J'ai d'abord joué dans L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel, avec des sociétaires de la Comédie-Française. Puis dans un spectacle mis en scène par Jean-Luc Tardieu, sur la période de Saint-Germain des Prés, avec Mouloudji. À ce moment-là, j'avais 18 ans, ce sont deux expériences qui ont été très importantes personnellement'.

Ces expériences ont lancé votre carrière...

J-D.B. : J'ai quitté Nantes en 1983 pour passer les concours à Paris. J'ai été admis à l'école de la rue Blanche, pendant un an et ensuite j'ai fait le Conservatoire de Paris. Entre autres professeurs, j'ai eu Michel Bouquet ou Daniel Mesguich. En parallèle j'ai intégré la compagnie de Jacques Mauclair, le Théâtre du Marais. Je jouais tous les soirs au théâtre avec ce grand metteur en scène. Cela a été une formidable école de la modestie, fort à propos pour contrecarrer les effets "jeune coq" de mes premiers spectacles pro. Ensuite j'ai eu la chance d'être engagé par Michel Bouquet pour Le Malade iMAginaire, avant une très longue aventure avec Mesguich sur sept ou huit spectacles.

Quels sont les metteurs en scène qui vont le plus marqué ?

J-D.B. : J'ai toujours privilégié les collaborations un peu longue, que ce soit avec Olivier Py, Jacques Lasalle, Alain Milianti ou encore Éric Vigner avec qui je travaille sur "...où boivent les vaches." C'est aussi parce que j'aime bien m'inscrire dans une ville. J'y reste deux ou trois ans à chaque fois : Lille avec Mesguich, Le Havre avec Milianti, Lorient avec Vigner, Lausanne avec Lasalle... J'aime aussi beaucoup travailler à l'étranger. J'ai fait deux grandes tournées seul au Brésil. Chaque soir, je jouais dans une ville différente, avec un acteur différent. Une grande expérience. Puis j'ai fait les plus grands festivals de théâtre : Bogota, Montréal, Moscou, Prague, la Biennale de Venise, celle de Bonn...

Dans ce parcours impressionnant, quels ont été les spectacles les plus marquants pour vous ?

J-D.B. : En 1991, j'ai créé le théâtre du Petit Hebertot. Seul sur scène j'y ai interprété un texte de Flaubert, Mémoires d'un fou. Il y a eu également La Servante, dans une mise en scène d'Olivier Py, créé à Avignon en 1995 et qui s'y jouait 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Puis il y a eu Pour un oui ou pour un non, de Nathalie Sarraute, avec pour metteur en scène Jacques Lasalle, en 1998. Une pièce très importante pour moi, c'est La Bête dans la jungle, une adaptation d'Henry James par Marguerite Duras, qu'Eric Vigner avait mise en scène.

Que représente "... où boivent les vaches" pour vous ?

J-D.B. : Éric Vigner a choisi de monter ce texte. Il entretient une relation particulière avec Roland Dubillard. Au tout début je ne devais pas y jouer. Puis il a souhaité que je fasse partie de la distribution, et moi je voulais absolument jouer ce personnage de "l'acteur à tout faire". Nous avons une collaboration très amicale et très intime. Elle permet cette liberté de ton et cette fantaisie, également propres à Dubillard. C'est ce qui a fait mon engagement sur ce spectacle. Puis il est vrai que j'ai des facilités à entrer dans cet univers: Pour "l'acteur à tout faire" il s'agit de jouer 15 personnages, mais de lui trouver une vraie continuité, un vrai centre. C'est une figure chatoyante. Je suis très heureux de venir la jouer à Nantes.