Ouest France
28 mai 2000
La Comédie-Française à Lorient
Deux représentations exceptionnelles de L'ÉCOLE DES FEMMES les 1er et 2 juin.
Bien abritée en les murs de sa vénérable maison de Paris, la Comédie-Française ne se déplace guère souvent en province. Quelques-uns de ses sociétaires feront exception à cette règle, les jeudi 1er et vendredi 2 juin, en descendant à Lorient. Ce débarquement n'a, bien sûr, rien de fortuit. Le renvoi d'ascenseur est même logique puisqu'ÉRIC VIGNER, le directeur du Centre dramatique de Bretagne (CDDB) à Lorient, n'est autre que le metteur en scène de cette nouvelle version de L'ÉCOLE DES FEMMES de Molière, dont la création a fait carrément l'ouverture de la saison à la Comédie-Française, le 25 septembre dernier.
À 38 ans, VIGNER était l'un des plus jeunes metteurs en scène à créer un spectacle à la salle Richelieu, la plus prestigieuse du Français. À la fois honoré et légitimement anxieux, le soir de la première, le patron du théâtre de Lorient s'est rapidement décontracté. En effet, le public a immédiatement réservé un accueil chaleureux à cette ÉCOLE DES FEMMES, une version à la fois contemporaine et respectueuse du texte, mais aussi très exigeante. Comme toujours chez VIGNER. Dans la foulée, la pièce a été jouée cinquante fois à la Comédie-Française devant 30563 spectateurs et elle sera reprise du 10 juin au 2 juillet. En attendant, elle s'arrête donc à Lorient pour deux représentations. L'occasion pour le public breton d'apprécier le jeu brillantissime des sociétaires de la Comédie-Française, tels que Bruno Raffaelli dans le rôle d'Amolphe, Catherine Samie dans celui de Georgette ou encore Jean-Claude Drouot, l'inoubliable Thierry la Fronde, qui joue Chrysalde. Seule l'interprète du personnage central de L'ÉCOLE DES FEMMES, l'ingénue Agnès, n'est pas du sérail de la Comédie-Française. Fidèle à sa démarche de découvreur de jeunes talents, ÉRIC VIGNER est, en effet, allé chercher Johanna Korthals Altès sur les bancs du conservatoire de Paris.