Ouest France
8 octobre 1997
L'art sur la sellette
Quimper. Une centaine d'étudiants à la pièce sur Brancusi .
En collaboration avec l'équipe enseignante du pôle Pierre-Jakez Hélias, la scène nationale a organisé une représentation spéciale, destinée aux étudiants, et proposé deux conférences sur l'art.
Le ton est donné, jeudi matin, avec une conférence sur le thème de "La définition juridique de l'oeuvre d'art et sa circulation dans l'europe d'aujourd'hui". Une cinquantaine d'étudiants ont suivi avec intérêt les propos de Mona Guichard, administratrice du centre d'art dramatique de Lorient. Hier, ils étaient une vingtaine à écouter Yannick Liron, professeur à l'école des Beaux-Arts de Lorient et d'Amiens, présenter "BrancusI : inventeur de la sculpture moderne". S'appuyant sur les diapos, celui-ci a passé en revue les thèmes chers à l'artiste et retrace son parcours artistique.
La pièce d'Éric Vigner est, quant à elle, totalement originale et vivante. Elle décrit le procès que Brancusi a intenté à la douane des États-Unis, au sujet d'une de ses oeuvres, "L'oiseau". Objet usiné ou oeuvre originale, abstraction ou figuration. Le débat est lancé et ce procès Kafkaïen est ici transposé. Les acteurs en queue de pie se meurent dans l'espace, tels des volatiles dans une cage, allant de perchoir en perchoir, aux sons de bruissement d'ailes. Cette représentation n'a pas laissé indifférent les étudiants présents. Catherine note que l'on "se pose par la suite une multitude de questions". Léo, quant à elle, a été sensible au "jeu des regards, aux attitudes et au mouvement des comédiens".
Et tous s'accordent à dire que d'être intégrés dans le jeu des acteurs renforce l'intensité de la pièce. La troupe d'Éric Vigner va, quant à elle, voler vers d'autres lieux. Elle va donner prochainement une représentation dans un vrai tribunal. À n'en pas douter, elle gagnera encore en réalisme.