Télérama
Fabienne Pascaud · 31 juillet 1996
Il faut les pousser pourtant à aller se réjouir au spectacle si élégant, si fluide. si inspiré d'Eric Vigner, donné dans la salle du Conclave du palais. Si Brancusi contre Etats-Unis, minutes intégrales d'un procès en douane de 1927, ne semble pas immédiatement rigolo, la réflexion où nous mènent avec légèreté et finesse les comédiens ailés d'Eric Vigner méritent tous les efforts. Avec eux, avec ces drôles d'oiseaux vêtus de costumes queues-de-pie gris souris, pieds nus et les ongles peints, les cheveux laqués en crête, on s'interrogera avec grâce et humour sur la naissance, le pourquoi et le comment d'une oeuvre d'art. Avec eux, stimulé par leur jeu plein d'allégresse, d'esprit et de mystère, on se sentira un peu moins bête. un peu moins lourd. La tête aérée. En fête.