Libération
7 mai 1996
Les magies de L'ILLUSION COMIQUE
Un plancher clair, des costumes sombres, un pan de rideau rouge où s'accroche ce poltron de Matamore : pour mettre en scène l'Illusion comique de Corneille, ÉRIC VIGNER a réduit au maximum les artifices du décor. Mais il a conçu son plateau comme un piège à reflets : des dizaines de vitres captent et multiplient les images, apparitions fragiles et changeantes que la lueur d'une bougie suffit à dissiper. VIGNER aborde l'Illusion tout en douceur, comme un rêve de somnambules qu'il ne faut pas brusquer (Libération du 22/1/96). Souvent énigmatique, sa mise en scène de ce que Corneille nommait son "étrange monstre" ne simplifie pas. Elle met le mystère en lumière.