Figaroscope
8 mai 1996 · Caroline Jurgenson
Miroir, mon beau miroir
La pièce de Corneille raconte l'histoire d'un spectacle, d'une illusion montée avec l'apparence de la réalité, à l'attention d'un père qui recherche son fils disparu. Cette Illusion comique est ainsi faite, en deux strates, deux mondes, l'un qui observe l'autre sans jamais communiquer, si ce n'est qu'à la fin ceux qu'on croyait mort se relèvent.
L'Illusion comique, symbole de l'héritage père-fils, de la difficulté d'être fils, de prendre le relais, a été monté par Éric Vigner au moment de son arrivée à Lorient, à la tête du Centre dramatique régional. Lui-même breton, il marquait ainsi son intention de faire du neuf sans oublier le passé, incluant dans sa troupe Guy Parigot, un comédien pionnier de la décentralisation, fondateur de la maison de la culture de Rennes.
Eric Vigner a disposé de grands panneaux de verre sur la scène, autant de miroirs qui parfois reflètent les visages, ou laissent percer la transparence, brouillant un peu plus les pistes de la représentation. À Nanterre, le plateau est plus grand qu'à Lorient, l'illusion sera d'autant plus forte.