Elle · 7 octobre 2002 · SAVANNAH BAY

Elle · 7 octobre 2002 · SAVANNAH BAY
On n'a pas pas trahi DURAS.
Presse nationale
Critique
Françoise Delbecq
07 Oct 2002
Elle
Langue: Français
Tous droits réservés

ELLE

LE MAGAZINE CULTUR'ELLE

7 octobre 2002 · FRANÇOISE DELBECQ

THÉÂTRE DURAS, CLASSIQUE, FORCÉMENT CLASSIQUE

"La salle a payé, on lui doit le spectacle", proclame Catherine Hiegel dans le prologue de SAVANNAH BAY, pièce qui fait son entrée au répertoire de la Comédie-Française. Depuis sa création, rien que des stars pour cette affaire de femmes devenue mythique. Interprétée en 1983 par Bulle Ogier et Madeleine Renaud et mise en scène par MARGUERITE DURAS. Puis ce fut le tour de Gisèle Casadesus et de sa fille Martine Pascal. Dans l'antre de Molière, c'est à Catherine Hiegel et Catherine Samie qu'Éric Vigner a confié les rôles. Des voix graves et chaleureuses qui donnent vie à cet "amour de tous les instants, sans passé, sans futur, fixe". Un amour qui s'épanouit sur une pierre plate et blanche avant de sombrer dans les eaux de SAVANNAH BAY.

Pièce sur le souvenir, avec ses hésitations, ses silences, sur la mort aussi, qu'Éric Vigner a traduit en séquences plutôt qu'en scènes, comme au cinéma. Alternance de rideau d'or, de rideau de perles rouge et argent, d'images Super-8, de rideau croix de lumière, pour finir sur une gigantesque photo de MARGUERITE DURAS tenant dans ses mains le visage d'une jeune fille. Image que regardent avec respect les deux actrices en saluant le public. Duras semble sereine. On ne l'a pas trahie.