Note d'intention · JOSÉ LÉVY
C'est précisément parce que je n'avais jamais créé de costumes pour le théâtre et qu'a priori une histoire de bigots danois des années vingt confrontés à la mort et la résurrection me semblait assez loin de mes préoccupations qu’ARTHUR NAUZYCIEL a pu aisément m'embarquer dans cette aventure. Échanger avec lui, apprendre et croiser les regards m'a énormément plu. J'ai donc créé les costumes puis le mobilier de la pièce. Très vite j'ai pensé qu’il serait dommage de fixer dans le temps les costumes. ORDET joue en permanence avec le songe, l'illusion du réel, la croyance... L'idée même d'un personnage sur une scène est un leurre; j'ai voulu accentuer ces effets en fondant les couleurs des costumes des personnages avec les couleurs de l'image géante qui tient lieu de fond de scène, elle-même comme image de camouflage de glaciers... Les acteurs apparaissent ainsi comme réels mais peut-être aussi comme des fantômes colorés et animés, des éclats de brillance pouvant claquer et souligner un détail d'un costume... ORDET se situe à la campagne, mais la confrontation de ces deux familles, de ces deux écoles de pensée, me fait penser à une joute où chacun revêt ses plus beaux atours. Le froid est présent mais n'agit pas sur tous les personnages, comme dans les rêves, où les règles ne sont pas suivies par tous.