Lorient, Sam 4 - dim 5 août 2001
La scénographie a été inspirée par trois auteurs : James, Lord et Duras, deux genres littéraires - une nouvelle, une pièce de théâtre -, deux langues - l'anglais et le français - et trois versions théâtrales, élaborées sur plusieurs années, au cours desquelles le texte dramatique français de 61-62 est encore modifié pour devenir celui que les éditions Gallimard publient.
L'élément central - le tableau - est une greffe (une "effraction" dit Jean-Damien) ajoutée à la nouvelle. C'est pourtant lui qui a suggéré en grande partie le dessin du dispositif scénique. Certains motifs récurrents posent problème et empêchent l'intelligibilité du texte, ralentissent la lecture. Ils sont, me semble-t-il, la conséquence d'une écriture palimpsestueuse et conflictuelle, peut-être abherrante, en tout cas d'une rencontre non résolue en un flux cohérent, admissible, des diverses strates de réécriture. Nous soupçonnons même un contre-sens à la fin.
On peut dire que, dans l'adaptation, tout est gardé et tout est recouvert.
Un processus de "dé-signification" est à l'oeuvre. Il opère en redistribuant de façon incongrue les mots clés dans le texte. Il se fonde aussi sur une mise en relation inédite de certaines images employées par James et des éléments ajoutés par les adaptateurs : l'énigme de la
"loi" qu'énonce pour John Marcher la pythie Catherine Bertram renvoie à l'énigme du tableau peint par Van Dyck. Il y a des inconvenances stimulantes. Il faut sans doute les faire entendre.
Ne pas oublier de retranscrire l'enregistrement du mardi 30 juillet 2001.