L'Ecclésiaste (extraits)
Le livre se compose de réflexions personnelles ou autobiographiques, largement exprimées en maximes et aphorismes, en paragraphes laconiques évoquant le sens de la vie et la façon de la mener. Il proclame avec emphase la vanité, la "futilité" et l'inanité de toute action humaine, sage et fou connaissant le lot commun de la mort.
Nous sommes des héros, disait le roi.
Tous les hommes sont des héros.
C'est lui le fils de David, le roi de Jérusalem. Celui de la Poursuite du Vent et de la Vanité des Vanités.
Notre roi.
Le roi, croyait que c'était dans la science qu'il trouverait le défaut de la vie.
La porte par où sortir de l'étouffante douleur, le dehors.
Mais non.
Moi, fils de David, roi de Jérusalem, j'ai perdu l'espoir, j'ai regretté tout ce que j'avais espéré. Le mal. Le doute. L'incertitude de même que la certitude qui l'avait précédée.
Les pestes. J'ai regretté les pestes.
La recherche stérile de Dieu.
La faim. La misère et la faim.
Les guerres. J'ai regretté les guerres.
Le cérémonial de la vie.
Toutes les erreurs.
J'ai regretté le mensonge et le mal, le doute.
Les poèmes et les chants.
Le silence j'ai regretté.
Et aussi la luxure. Et le crime.
La pensée il regretta. Et même la recherche si vaine qu'elle soit, si stérile.
Le vent.
La nuit il regretta.
La mort.
Les chiens.
L'enfance, il regretta, beaucoup, beaucoup.
L'amour, il regretta.
L'amour, il regretta au delà de sa vie, au delà de ses forces.
L'amour d'elle.
Les ciels d'orage, il regretta.
La pluie d'été.
L'Enfance.
Jusqu’à la fin de la vie, l’amour’ d’elle.
De ne pas savoir qui insulter, ni qui tuer en même temps qu'il savait qu'il aurait fallu insulter, tuer.
Et puis un jour, il lui était venu le désir ardent de vivre une vie de pierre.
De mort et de pierre.
Une fois, il ne regretta pas.
Plus rien il regretta.