LE REGIMENT DE SAMBRE ET MEUSE
Tous ces fiers enfants de la Gaule
allaient sans trève et sans repos
avec leurs fusils sur l'épaule
courage au coeur et sac au dos,
la gloire était leur nourriture
ils étaient sans pain, sans souliers,
la nuit ils couchaient sur la dure
avec leurs sacs pour oreiller.
Le Régiment de Sambre et Meuse
marchait toujours au cri de liberté
cherchant la route glorieuse
qui l'a conduit à l'immortalité.
Pour nous battre ils étaient cent mille,
à leurs têtes ils avaient des rois,
le général vieillard débile
faiblit pour la première fois,
voyant certaine la défaite
il réunit tous ses soldats,
puis il fit battre la retraite
mais eux ne l'écoutèrent pas.
Le choc fut semblable à la foudre,
ce fut un combat de géants
ivres de gloire, ivres de poudre,
pour mourir ils serraient les rangs
Le Régiment par la mitraille
était assailli de partout,
pourtant la vivante muraille
impassible restait debout.
Le nombre eut raison du courage,
un soldat restait le dernier,
il se défendit avec rage
mais bientôt fut fait prisonnier.
En voyant ce héros farouche
l'ennemi pleura son sort,
le héros prit une cartouche,
jura, puis se donna la mort.
Le Régiment de Sambre et Meuse
reçut la mort au cri de liberté
mais son histoire glorieuse
lui donne droit à l'immortalité.
CHANT MILITAIRE de Robert Planquette 1879 (auteur de l'Opèrette les Cloches de Corneville)