Ouest France · 24 avril 2010 · LE BARBIER DE SÉVILLE

Ouest France · 24 avril 2010 · LE BARBIER DE SÉVILLE
Au CDDB, l'Albanie passe de l'ombre à la lumière.
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24 Avr 2010
Ouest France
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Ouest France 

24 avril 2010

Au CDDB, l'Albanie passe de l'ombre à la lumière

Le CDDB a une nouvelle fois jeté des ponts entre Lorient et l'Orient. L'Albanie est à l'honneur du 26 au 29 avril. Au coeur du programme, Le Barbier de Séville revisité en noir et blanc.

L'histoire.

Après la Corée du Sud comme port d'attache en 2004, ÉRIC VIGNER le directeur du CDDB, théâtre de Lorient, Centre dramatique national, a jeté l'ancre en Albanie.
Il nous donne "un goût du pays" avec De Lorient à l'Orient 2010 qui mêle théâtre, conférences, expo, films, et concerts. "Je m'imaginais l'Albanie en noir et blanc. Et quand j'ai vu là-bas les femmes habillées justement en noir et blanc, j'ai pensé à celles de l'île de Sein avec leurs costumes bretons ", raconte ÉRIC VIGNER.

"Apporter de l'air aux Albanais" Le noir et le blanc, l'ombre et la lumière sont au coeur de cette manifestation. Du trésor photographique albanais d'abord, que le visiteur peut découvrir à l'entrée du Grand Théâtre. Une cinquantaine de clichés sélectionnés parmi 150 000 négatifs de la collection MARUBI, forme une spirale. Celle-ci retrace 150 ans de l'histoire de l'Albanie, à travers des portraits et des scènes. Au coeur de la spirale, la photo d'un chef de l'insurrection albanaise en 1870, qui a inspiré la création d'ÉRIC VIGNER, Le Barbier de Séville. Adaptée en noir et blanc, la pièce a été mise en scène et jouée en albanais en 2007 au Théâtre de Tirana.

D'Albanie, la pièce a voyagé avec toute la troupe jusqu'à Lorient, où elle sera surtitrée en français. "J'ai eu l'impression d'entendre Yann Fanch." Avec cette pièce, j'ai eu envie d'apporter de l'air aux Albanais, explique ÉRIC VIGNER. Ils ont vécu 50 ans de dictature communiste, coupés du monde. "Les acteurs et spectateurs sont habitués à l'école russe réaliste."

À l'inverse, ÉRIC VIGNER a juste gardé la trame du Barbier pour en faire un conte, avec une mise en scène abstraite. "C'était très nouveau pour le public albanais. Et il a adoré. " L'intérêt d'épurer la pièce était aussi de pouvoir chanter ce qu'on ne peut dire, comme le fredonne Figaro, et d'intégrer la musique d'Albanie." Une musique qui sonne breton : " Quand j'ai entendu là-bas un choeur de pêcheurs chanter des polyphonies albanaises, j'ai eu l'impression d'entendre Yann Fanch [Kemener]. " De par ses résonances multiples, ÉRIC VIGNER a voulu aussi rendre hommage à Lorient, cette ville tournée vers le monde.