Ouest France  · 18 novembre 1997 · SAISON 1997

Ouest France  · 18 novembre 1997 · SAISON 1997
Eric Vigner était à Quimper pour présenter Evire Jouvet 40 film réalisé par Benoît Jacquot à partir d'une pièce de Brigitte Jaques et qu'il joua lui-même plus de 300 fois.
Presse régionale
Avant-papier
M.S.
18 Nov 1997
Ouest France
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Ouest France

18 novembre 1997

Éric Vigner vit pour et par le théâtre

ÉRic Vigner est né à Janzé, c'est un homme heureux qui vit pour et par le théâtre, il a retrouvé son terroir et est aujourd'hui metteur en scène et directeur du Centre Dramatique de Bretagne, théâtre de Lorient, mais avant, quel parcours !

"J'ai eu la vocation très jeune, je ne sais plus quand, en regardant « Au théâtre ce soir » je pense, c'est le seul rapport que j'avais avec la scène, à travers l'écran de télévision. Je ne suis pas d'un milieu intellectuel, nous n'allions jamais au théâtre". Puis très vite, dans le cadre du collège, du lycée, il monte des pièces, fait du théâtre amateur. Après le bac, il mène parallèlement études d'arts plastiques et conservatoire à Rennes, réussit le Capes mais aussi le Conservatoire à Paris. Il y découvre Maria de Médeiros, une actrice portugaise : "Nous étions deux émigrés".
Il a pour professeurs Michel Bouquet, Gérard Desarthe. Il rencontre Brigitte JaQues : lui et Maria de Medeiros jouent avec elle Elvire Jouvet 40 avec Philippe Clévenot pour qui il a une profonde admiration. Ils sont encore étudiants, l'aventure durera trois ans, entre 83 et 86, entre le théâtre de l'Athénée et une tournée à travers le monde. Le film sera tourné à la fin, les artistes sont alors bien rôdés !

Depuis, sa route est jalonnée par des réussites, il se tourne naturellement vers la mise en scène, la dernière a fait beaucoup parler de lui et a beaucoup tourné, il s'agit de Brancusi contre Etats- Unis que l'on a pu voir à Quimper en février dernier : "Je trouve normal que ça marche, je ne fais pas de différence entre ma vie et le théâtre ! Je n'ai pas de rêves, je pense que ce que je veux est toujours accessible. Je suis très cartésien, un grand admirateur de Descartes, j'aime beaucoup le XVIIe".

Les projets : Marion De lorme de Victor Hugo qui sera proposée au public quimpérois au début de la saison prochaine, Bajazet de Racine à la Comédie-Française, il a également les droits d'Hiroshima mon amour qu'il prévoit pour l'automne 99 : "Marguerite Duras fit son dernier voyage avec ma soeur pour voir LA Pluie d'été que nous avions créé à Brest".

Au théâtre de Lorient, il favorise surtout la jeune création, les ateliers, c'est le but d'un centre d'Art dramatique, il tient aussi à la dimension humaine du théâtre et à l'accueil du spectateur : "On a les moyens de travailler, il y a une vrai tradition du théâtre en France".