Ouest France · 01 février 1996 · L’ILLUSION COMIQUE

Ouest France · 01 février 1996 · L’ILLUSION COMIQUE
Avant-papier pour le TNB
Presse régionale
Avant-papier
Xavier Oriot
01 Fév 1996
Ouest France
Langue: Français
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Ouest France

01 février 1996 · Xavier ORIOT

L'Illusion comique de Corneille au TNB

Corneille revisité par un jeune metteur en scène de 35 ans. Éric Vigner, directeur du centre dramatique de Bretagne de Lorient, met en scène l'Illusion comique à partir de ce jeudi soir au Théâtre national de Bretagne.

L'Illusion comique est une histoire d'amour. L'errance d'un père à la recherche de son fils, perdu par sa faute. Ce fils fragile, héros de la pièce, est comédien. On le suit dans sa vie, comme dans les personnages qu'il incarne. Quelle est la part de réel et d'imaginaire, de vérité et d'invention ?.. L'homme en quête d'identité va-t-il finir par trouver sa vérité dans son métier de comédien ? Vieilles questions qui hantent le monde de la comédie et du théâtre.

L'Illusion comique est la première création d'Éric Vigner depuis son arrivée à Lorient, en juillet 1995. Ce choix n'étonnera pas ceux qui connaissent ce jeune metteur en scène de 35 ans, né à Rennes. Ancien de la rue Blanche et du Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris, il y manifeste déjà son intérêt pour Pierre Corneille, lui consacrant sa première mise en scène : la Place royale.

Éric Vigner s'inscrit dans un théâtre de recherche "dans le sens où Peter Brook l'entend à propos de L'homme qui... ", dit Vigner, héritier de la mémoire de Vilar et de Vitez : "un théâtre populaire et élitaire pour tous".

Éric Vigner est plus attiré par l'écriture contemporaine de Dubillard, Genet, Allais, Duras, Courteline ou Céline... "particulière, énigmatique, elle met en jeu de façon poétique des thèmes fondamentaux liés à l'existence humaine : Dieu, l'amour, la mort... "

Pour adapter cette pièce de Corneille écrite la même année que le Cid (1636), Éric Vigner a opté pour un décor minimaliste avec un jeu de vitres et de miroirs, des costumes en noir et blanc, une scénographie très nue.

Cette pièce s'accompagne d'une musique à cordes interprétée par le quatuor Matheus. Quant à la distribution, les Rennais retrouveront Guy Parigot dans le rôle de Pridamant, père du héros et... ancien professeur de Vigner au conservatoire de Rennes.