L'Humanité · 9 novembre 2009 · SEXTETT

L'Humanité · 9 novembre 2009 · SEXTETT
Variations aléatoires sur le désir
Presse nationale
Critique
Jean-Pierre Léonardini
09 Nov 2009
L'Humanité
Langue: Français
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L'Humanité

9 novembre 2009 · JEAN-PIERRE LÉONARDINI

Variations aléatoires sur le désir

Rémi De Vos a écrit Sextett, dont Éric Vigner, qui dirige le Théâtre de Lorient (centre dramatique national), assure la mise en scène. Ils travaillent ensemble pour la quatrième fois. En 2006, cétait Jusqu'à ce que la mort nous sépare et, l'année suivante, Débrayage, première pièce de l'auteur . En 2008, ils signaient conjointement la traduction et l'adaptation d'Othello, de Shakespeare. Une telle constance dans la connivence ne manque pas d'attrait. Sextett se donne de long en large dans le décor (d'Éric Vigner) qui servit déjà pour Jusqu'à ce que la mort nous sépare, qui fut, avec l'épatant concours de Catherine Jacob et Micha Lescot, une réussite accomplie.

Le même Micha Lescot tient le rôle de Simon, qui revient de l'enterrement de sa mère avec une collègue de bureau. Il va y avoir autour de lui une espèce de bal des sirènes, avec pas moins de cinq femmes le frôlant, dont l'une sous l'enveloppe charnelle d'une chienne qui lui bave dessus. À côté de Barker, tiens, cest un peu fruste. Il y a des hauts et des bas dans le texte, avec pas mal de remplissage, un côté insolite préfabriqué.

Cest brillant dans le jeu. Lescot est exquis et le gang des femmes, l'adorable Maria de Medeiros en tête, avec Anne-Marie Cadieux, Marie-France Lambert, Johanna Nizard et Jutta Johanna Weiss, est réjouissant. Le grand Jean Renoir disait que "l'art du cinéma consiste à faire faire de jolies choses à de jolies femmes". Le théâtre aussi, après tout.