Le Figaro Blog · 26 octobre 2009 · SEXTETT

Le Figaro Blog · 26 octobre 2009 · SEXTETT
C'est souvent drôle, mais on demeure un peu sur sa faim...
Presse nationale
Critique
Armelle Héliot
26 Oct 2009
Le Figaro Blog
Langue: Français
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Le Figaro Blog

26 octobre 2009 · Armelle Héliot

Dans Sextett, où glisse avec un art personnel, la longue silhouette d'un jeune interprète véritable "sociétaire" du Rond-Point, Micha Lescot, dans Sextett, donc, on est du côté d'un théâtre contemporain qui s'élabore en compagnonnage : le metteur en scène, directeur du Centre dramatique national de Bretagne-Théâtre de Lorient avait reçu en 1995 le premier manuscrit de Rémi De vos, Débrayage. Depuis, ils ne se sont plus quittés et l'on avait vu dans cette même grande salle Jusqu'à ce que la mort nous sépare (2007), bourse de la Fondation Beaumarchais et Prix de la Dondation Diane et Lucien Barrière.

Sextett se présente comme la suite de cette dernière pièce. Elle se donne d'ailleurs dans le même espace, la même scénographie assez heureuse, qui prend tout le plateau immense de la grande salle. Un rez-de-chaussée de maison moderne qui donne sur un jardin. Pas de meubles. Quelques marches, des plans différents. Il faut que Micha Lescot puisse s'exprimer ! Le spectacle, très bref, est intéressant. Mais on n'est pas certain que le texte puisse toucher vraiment. On a le sentiment de "morceaux", d'une suite d'éclats, servis par des comédiens/chanteurs formidables, mais rien qui puisse vraiment retenir l'attention de quelqu'un qui ne serait pas un inconditionnel de la bande...Voici l'argument : un jeune homme vient de perdre sa mère; il revient de l'enterrement et fait un tour dans sa maison; des femmes le harcèlent : Claire, sa collègue qui l'a accompagné au cimetière (Anne-Marie Cadieux), Sarah, son amoureuse d'autrefois (Johanna Nizard), Jane (Maria de Medeiros) et Blanche (Jutta Johanna Weiss), deux soeurs, voisines bien bizarres, fausses jumelles qui chantent et ont de drôles de relation avec Walkyrie, la chienne féroce (Marie-France Lambert). Pauvre Simon ! Il se débat comme il peu, compose et se décompose, tente de faire face, de ne pas se laisser bouffer, littéralement !

C'est souvent drôle, mais on demeure un peu sur sa faim de matière, de grain à moudre. On devine combien les interprètes s'amusent...mais cela ne suffit pas malgré l'époustouflant talent de la bande !