LE GRAND FEUILLETON [EPISODE 5] "Rouler comme un loukoum dans le stuc"

Darbelley · Jacquelin
Saison: 
2003 · 2004
Conception affiche: 
M/M (Paris)
Création

L'ensemble constitue un feuilleton, une sorte de série. Dans chaque épisode, il y a les passages obligés (résumé, présentation des personnages, annonce de la suite, suspens) et les variations (œuvres, espaces...). Au fil des épisodes, c'est l'histoire d'un groupe d'artistes (certains sont comédiens aussi...). Ils évoluent, inventent et participent aux œuvres des uns et des autres.

LE GRAND FEUILLETON : ÉPISODES 4 ET 5 ROULER COMME UN LOUKOUM DANS LE STUC

L'A. Pophtegme du jour, connu pour ses performances, mettra en place un dispositif interactif qui lui permettra simultanément d'intervenir à Lorient et à Toulouse. Nous lui avons demandé quel était son projet: "vu d'ici, mon projet est futur et vu de là-bas il sera passé. Entre les deux c'est le travail."

"Je n'ai jamais voulu être peintre, je voulais être danseur de claquettes."
ANDY WARHOL

PRINCIPES

Dans le grand feuilleton, les régles du genre sont respectées : résumés de l’action, personnages récurrents, suspens et rebondissements. A chaque nouvel épisode, les acteurs de l’art contemporain se lancent des défis, produisent une œuvre tout en montrant le chemin qui y mène, acceptent de se confronter au public et mettent à nu leur projet sous le regard ironique des autres. C’est un vrai travail d’art contemporain mais c’est une fiction, où l’on se pose la question du travail et de l’œuvre d’art comme une forme ouverte, où l’on se demande ce que l’on fait dans un théâtre et si l’on peut s’y faire entendre sans crier, où l’on s’interroge sur l’existence du groupe A.Pophtegme dans la durée (comment durer quand on est éternel ?) Eternel par principe, le groupe Albert Pophtegme n’a toujours qu’un membre unique qui s’appelle A.Pophtegme : un A.Pophtegme chasse l’autre et il est donc toujours là, A.Pophtegme éternel parce que exactement contemporain. Bien que soutenue par la Fondation du Professeur Swedenborg pour l’Art Contemporain, la situation du groupe A.Pophtegme reste fragile et ses artistes doivent au hasard des prêts de salles (ces prêts sont souvent liés aux engagements de Jill la comédienne), trouver les espaces nécessaires pour tenter de montrer à tour de rôle le travail de l’œuvre en train de se faire.

Les épisodes 4 et 5 ont été conçus pour pouvoir être joués successivement. Le projet est d’offrir aux spectateurs d’un même lieu la possibilité de se rendre compte dans sa diversité du travail du groupe A.Pophtegme. Dans ces deux épisodes, il explore d’abord la performance et l’idée d’une œuvre en expansion puis il s’intéresse à l’intimité et au land-art d’appartement dans une série de propositions entre installations, sculptures et actions. Le temps que la grâce prenne.

ÉPISODE 4 - CDDB - Théâtre de Lorient du 2 au 6 mars 2004

Dans cette épisode, le groupe A.Pophtegme travaille à une œuvre en expansion (qui se pense vers l’extérieur). En utilisant les moyens de la vidéo et d’Internet, il propose à plusieurs artistes/performeurs d’intervenir en duplex pendant l’épisode depuis leur atelier. Marce Runningag, le fondateur de la Poussiv’Dance, les indiens Iso Bull Gum et Plastik Bull participent sur le plateau à l’élaboration de cette performance. En abordant l’intime (comment se montrer sans être obscène ?), ils s’approchent du body-art et essaient de prouver que MARCEL DUCHAMP avait tort lorsqu’il affirmait que la performance a introduit dans l’art l’ennui.

ÉPISODE 5 - CDDB - Théâtre de Lorient du 2 au 6 mars 2004

Jack O'Metty cherche un moyen de résoudre le problème du socle, problème qui empoisonne la sculpture depuis le début du 20ème siècle. Sculptures, installations, performances, il cherche un cadre pour présenter ses œuvres, rencontrer le public et sortir l’art de sa caserne. Il interroge le monde. Quand on n’aime pas le vélo, ne peut-on pas plutôt faire du land-art d’appartement ? Quand on n’aime pas les escargots, ne peut-on pas plutôt les dresser que les manger ? Les réponses à ces questions existentielles sont, dans ce cinquième épisode, autant de tentatives pour faire venir l’extérieur à soi (comme le ver). Il doit concilier ses recherches avec son rôle dans Le songe d’une nuit d’été. Il joue Bottom dans une mise en scène très contemporaine de l’argentin Karl Friedriech Gomez. Présence sonore et visuelle des retours, entrées et sorties des comédiens, éclats de lumières ou de voix permettent de suivre cette représentation...

ÉPISODE 1 - Festival d'Avignon du 11 au 17 juillet 2003 (ANNULÉ) : LES TORTUES DORMENT TOUTES NUES DANS LEUR CARAPACE

Dans l'Église des Célestins transformée en une sorte de Factory à la Warhol, commence LE GRAND FEUILLETON, récit des tribulations du groupe Albert Pophtegme. À l'ouverture des portes, le spectateur découvre l'univers du groupe au travail et la manière dont il a investi le lieu. À côté, entre l'église et le cloître, on joue LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ de SHAKESPEARE dont parviennent des retours vidéo, des bribes de musique ou des éclats de voix. Le groupe Albert Pophtegme squatte ce hors champ du théâtre pour réaliser l'œuvre d'un artiste contemporain-content-pour-tous, une installation éphémère, dont le principe est "qu'on peut tourner autour". 

ÉPISODE 2 - Théâtre de la Cité internationale du 6 au 21 octobre 2003 : C'EST PAS MOI QUI AIT TROUVÉ LE TITRE

L'épisode au Théâtre de la Cité Internationale est en marge d'une représentation de La MOUETTE dans une mise en scène qui utilise l'espace naturel du jardin de la Cité. L'A. Pophtegme du jour est peintre. Auteur de calamarométries (l'empreinte d'un calamar est imprimée avec l'encre de la bête), il développe une interrogation de plus en plus radicale sur son art. "La peinture n'a rien à voir avec l'image" aime-t-il par exemple à répéter. En jouant sur l'espace intérieur et l'espace extérieur cet épisode se posera donc la question de la peinture comme ultime moyen d'une certaine conception de l'expression artistique.

ÉPISODE 3 - MAC de Créteil du 13 au 22 novembre 2003 : MAIS D'OÙ VIENT LA LUMIÈRE DANS LES REVES ?

Après avoir exploré au fil des épisodes les rapports à l'objet et à l'espace (Avignon), puis les modes de représentation plastique classique (Cité Internationale), A. Pophtegme développe pour l'épisode de Créteil une création interrogeant la notion d'image mécanique. Photographie, cinéma, vidéo et aujourd'hui images numériques sont des supports modernes. Ils produisent de plus en plus rapidement des images qui sont de plus en plus suspectes. Que reste-t-il du théâtre dans une image? Comment peut-on faire confiance aux représentations? Que reste-t-il de l'œuvre d'art reproduite privée de son "aura" de pièce unique? La fabrication de l'image, la boîte noire du théâtre prise comme chambre photographique, la cristallisation de la lumière sur une surface sensible, la fixation de l'image révélée comme on garde un souvenir... autant d'étapes et de procédés mis en jeu et en espace dans cet épisode.

Œuvre originale
Auteur du texte: 
,

Générique

Langue du spectacle: 
Français
Nombre d'interprètes: 
7
Mise en scène: 
,
Décor: 
Musique: 
Production: 
Année de création: 
2004
Date de création: 
02 Mar 2004
Lieu(x) de création: