L'Express
Laurence Liban · 16 novembre 2006
À force de regarder vers l'Orient et d'inciter les Lorientais à renouer avec leur mémoire et finit par avoir quelque chose d'asiatique dans le regard. À 45 ans, ce Rennais a réussi à faire du sympathique Centre dramatique de Bretagne-Théâtre de Lorient, qu'il dirige depuis 1995, un centre dramatique national ouvert à tous, jeunes artistes ou institutions prestigieuses. Metteur en scène au ton très personnel, il parcourt, depuis sa sortie du Conservatoire de Paris, un répertoire poétique plutôt que politique, dont Roland Dubillard ou Marguerite Duras sont les figures tutélaires.
Avec le premier, il a inauguré, en 2003, le magnifique plateau du Grand Théâtre, qu'il partage avec d'autres structures ; avec la seconde, il a fait venir la Comédie-Française. Invité au festival d'Avignon, où il vient de présenter Pluie d'été à Hiroshima, créé à Lorient, il a également dirigé le Théâtre national de Corée dans un fantastique Bourgeois gentilhomme aux yeux bridés, qui attira, en 2004, 5 000 Lorientais et vient de remporter, à Paris, un très grand succès. À un an de la fin de son deuxième mandat de directeur, il est heureux d'avoir augmenté le public de 10 %. Son successeur n'aura pas à se plaindre...